La Banque centrale zimbabwéenne a annoncé, ce mardi, sa décision de lancer 2000 pièces d'or comme monnaie, afin de contenir l'inflation galopante qui s'est aggravée durant les derniers mois.

Ces pièces "auront le statut d'actif liquide", ce qui signifie qu'elles "pourront être facilement converties en espèce et seront négociables localement et internationalement", a indiqué la Banque de réserve zimbabwéenne (RBZ) dans un communiqué.

Appelées "Mosi-oa-Tunya", qui fait référence aux chutes Victoria dans la langue locale des Tonga, ces pièces "peuvent également être utilisées à des fins transactionnelles", a précisé l’institution.

Le gouverneur de la RBZ, John Mangudya, a souligné que les pièces de 22 carats peuvent être utilisées pour des achats, ainsi que des garanties pour les prêts et les facilités de crédit, notant que le premier lot a été frappé à l'extérieur du pays.

"Leur prix sera déterminé par le taux du marché international pour une once d'or, plus cinq pour cent pour le coût de production de la pièce", a-t-il relevé.

Le Zimbabwe s’est enlisé depuis plusieurs années dans une crise économique aiguë, caractérisée par une dévaluation rapide de la monnaie locale, un chômage de 90 % et une baisse de la production manufacturière.

L’Agence zimbabwéenne des statistiques "Zimstats" a révélé récemment que le taux d'inflation dans ce pays d’Afrique australe a augmenté à 131,7% en mai, sur fond de crise économique alimentée par la pandémie de la Covid-19 et le conflit en Ukraine.

La hausse des prix dans ce pays, autrefois considéré comme le grenier à blé de l'Afrique australe, ravive les souvenirs de l'hyperinflation observée il y a plus de dix ans, lorsque la valeur de la monnaie locale s'est complètement effondrée.

Le Fonds monétaire international (FMI) avait auparavant souligné qu’au moins un tiers des 16 millions de Zimbabwéens sont menacés de famine, en raison de la forte inflation et de la fragilité des taux de change, qui ont été aggravées par une mauvaise saison des pluies.