Perquisition du domicile de Trump: le FBI dans l'œil du cyclone

Perquisition du domicile de Trump: le FBI dans l'œil du cyclone
Source : Map
19/08/2022 13:15

La perquisition de la police fédérale américaine au domicile de l'ancien président Donald Trump à Mar-a-Lago en Floride, a eu l'effet d'une bombe sur la scène politique aux Etats-Unis. 

Le FBI s'est attiré les foudres des républicains et d'une grande partie des conservateurs, dont plusieurs leaders voient dans cette opération rien moins qu'une tentative de l'actuelle administration démocrate de ternir l'image du 45ème président à l'approche des élections de mi-mandat et à deux ans de la présidentielle.

Paradoxalement, certains analystes estiment que ce raid en quête de documents confidentiels que le républicain aurait illégalement emporté à la fin de son mandat, renforce davantage le contrôle de Trump sur le GOP et par là même ses chances aux prochaines élections en 2024. Son parti et l'extrême droite voient en lui "une victime sans cesse persécutée par le système en place".

Un avis qui gagne de plus en plus de terrain, au fur et à mesure que les adversaires de Trump au sein même du parti républicain essuient des échecs successifs lors des primaires, ouvrant ainsi la voie à l'ancien locataire du Bureau Ovale pour devenir le candidat incontesté du parti au prochain scrutin.

Selon le mandat de perquisition rendu public, l'opération du FBI avait pour objectif de restituer des documents hautement confidentiels liés à la sécurité nationale emportés par l’ancien président, dont certains classés top secret, en possible violation de la loi sur l’espionnage.

Il n'en fallait pas plus pour susciter la colère des républicains et des pro-Trump, allant des appels à la rébellion et à la guerre civile, menaces contre les agents à la divulgation de leurs données personnelles sur les réseaux sociaux.

L'affaire n'a pas fini de susciter des réactions hostiles, voire violentes, de la part des pro-Trump, dont certains n'hésitent pas à appeler à "définancer" le FBI, estimant que le service fédéral de police judiciaire est devenu un instrument "politisé" au service des démocrates.

Pour plusieurs républicains, le ministère de la Justice cherche avant tout à minimiser les chances de Trump lors des prochaines élections présidentielles de 2024.

L'ancien président a qualifié le raid du FBI de "faute du procureur", allant même jusqu'à évoquer "la militarisation du système judiciaire".

"Il s'agit d'une attaque des démocrates de gauche radicale qui ne veulent désespérément pas que je me présente à la présidence en 2024," a ajouté Trump.

Le chef des républicains à la Chambre des Représentants, Kevin McCarthy, a d'ores et déjà annoncé la couleur.

"Lorsque les républicains reprendront le contrôle de la Chambre, nous effectuerons une surveillance immédiate de ce département," a-t-il lancé sur Twitter peu après la perquisition.

"Le ciblage politique est la marque d'une république bananière, pas des États-Unis", a affirmé, de son côté, le congressman républicain Vern Buchanan.

"Les républicains de la Chambre des représentants exerceront une forte surveillance l'année prochaine," a-t-il prévenu.

Même si Trump n'a pas annoncé sa candidature aux prochaines élections présidentielles, plusieurs leaders républicains estiment que la descente du FBI à sa résidence vise avant tout à le mettre à l'écart lors du prochain scrutin et appellent l'ancien président à rendre public son intention à briguer un nouveau mandat.

"Je pensais déjà qu'il allait se présenter avant ça, mais maintenant j'en suis encore plus convaincu", a affirmé le sénateur républicain de la Caroline du Sud, Lindsey Graham, dans une déclaration à Fox News.

Face à cette situation sans précédent dans l'histoire des Etats-Unis, le FBI se retrouve dans l’œil du cyclone. Dans un bulletin conjoint, le FBI et la Sécurité intérieure ont indiqué que le nombre de menaces contre leur personnel a monté en flèche. Elles comprennent notamment des appels à la guerre civile et à porter des armes.

"Le FBI et le DHS ont relevé une augmentation des menaces à l’encontre des forces de l’ordre fédérales et, dans une moindre mesure, à l’encontre d’autres représentants des forces de l’ordre et du gouvernement, suite à la récente exécution par le FBI d’un mandat de perquisition à Palm Beach, en Floride", souligne le bulletin.

Les données personnelles de certains agents du FBI ont même été divulguées en ligne, selon la même source.

La semaine dernière, un individu a tenté de s’introduire dans le siège du FBI à Cincinnati. Quelques jours plus tard, des manifestants armés se sont réunis devant les bureaux du FBI à Phoenix, en Arizona.

Chez les démocrates, on ne cesse de marteler que personne n'est au-dessus de la Loi.

"Personne n'est au-dessus de la Loi (...) pas même un ancien président", a souligné la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, considérée comme l'une des adversaires les plus farouches de l'ancien président.

L’attachée de presse de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a déclaré que le président Biden n’avait aucune idée de la perquisition menée à Mar-a-Lago.

"Le président n’a pas été informé”, a-t-elle déclaré, notant que “personne à la Maison Blanche n’a été averti.”

"Le président Biden a été très clair, avant qu’il soit élu et depuis le début de son mandat, sur le fait que le ministère de la Justice conduit ses enquêtes de façon indépendante. Il croit en l’État de droit", a ajouté l'attachée de presse.

Une loi sur les documents présidentiels stipule que tous les documents officiels d’un président en exercice doivent être restitués aux Archives nationales à son départ, tandis que la loi américaine interdit à toute personne de conserver des documents classifiés, allant jusqu’à l’emprisonnement.

Dans une société américaine profondément polarisée, cette affaire n'a fait qu'élargir encore le fossé. De l'avis des experts, l'étendue de son impact politique ne sera connu néanmoins qu'avec les résultats des élections de mi-mandat. Verdict en novembre prochain!

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