La Société marocaine d'ophtalmologie (SMO) réagit à la polémique entourant les injections intra-oculaires à l'hôpital 20 Août de Casablanca. Elle précise que l'incident ne concerne pas le médicament Avastin, mais plutôt une complication infectieuse rare. L'Avastin est un médicament approuvé depuis longtemps pour certaines pathologies rétiniennes.

Après l'émoi suscité par les complications survenues suite à des injections intra-oculaires d'Avastin à l'hôpital 20 Août de Casablanca, la Société marocaine d'ophtalmologie (SMO) a publié un communiqué visant à clarifier la situation.

Tout d'abord, la SMO rappelle que l'Avastin est un médicament approuvé depuis de nombreuses années pour le traitement de certains cancers, avec l'autorisation du ministère de la Santé marocain. Elle souligne que l'incident survenu à l'hôpital 20 Août ne peut être attribué au produit, mais à une complication infectieuse rare, l'endophtalmie, qui a un taux de survenance de seulement 0,02% et qui est redoutée par les ophtalmologistes du monde entier. La cause de cette complication demeure à déterminer, et la SMO invite à éviter les polémiques, les fausses informations et le sensationnalisme.

Les ophtalmologistes marocains précisent que l'Avastin a révolutionné le traitement de nombreuses pathologies rétiniennes au cours des quinze dernières années, offrant une solution efficace pour des affections qui étaient jusqu'alors sans remède. Ce médicament est largement utilisé à l'échelle mondiale et est soutenu par une solide base scientifique, avec plus de 4 500 publications dans des revues médicales à comité de lecture.

La SMO mentionne également que les laboratoires pharmaceutiques à l'origine de l'Avastin ont créé un médicament similaire, le Lucentis, qui possède des propriétés identiques à l'Avastin, mais coûte 30 fois plus cher. Ces laboratoires ont tenté de restreindre l'utilisation de l'Avastin pour des raisons financières, mais ils ont été sanctionnés en France pour des pratiques jugées abusives.

Enfin, la SMO souligne que le traitement des maladies rétiniennes nécessite généralement plusieurs injections au fil du temps. Les ophtalmologistes marocains sont confrontés à un choix entre l'Avastin et l'absence de traitement pour leurs patients, ce qui pourrait entraîner la perte de vue pour des milliers de personnes chaque année.

Pour rappel, le ministère de la Santé a ouvert une enquête médicale pour élucider les événements survenus à l'hôpital 20 Août de Casablanca, où 16 patients ont perdu la vue après avoir reçu des injections d'Avastin.