Réforme de la subvention du gaz butane : Quels impacts sur le budget et la population ?

Réforme de la subvention du gaz butane : Quels impacts sur le budget et la population ?
Source : Lesinfos
02/11/2023 15:30

Alors que le gouvernement marocain envisage une réforme de longue date de son programme de subvention du gaz butane, les implications pour le budget de l'État et son impact sur la vie quotidienne des Marocains suscitent des questions cruciales. Avec une augmentation significative des subventions au gaz ces dernières années et une réforme imminente, le pays s'apprête à vivre des changements majeurs sur le plan financier.  

Le marché du gaz butane au Maroc a connu une croissance remarquable ces dernières années, confirmant le pays comme l'un des plus grands consommateurs au monde. Cependant, à mesure que le gouvernement envisage de réformer les subventions, se pose la question cruciale : quelles seront les répercussions fiscales de cette décision ?

Le poids de la subvention

Alors que le gouvernement vise à mettre en place un programme ambitieux de soutien direct aux populations les plus défavorisées, la nécessité de réduire les subventions devient évidente pour dégager des ressources financières en ce sens. Bien qu'un plan d'action détaillé du gouvernement n'ait pas encore été dévoilé, le Premier ministre a déjà annoncé la suppression progressive de la subvention du gaz butane. Mais quelle est la véritable importance de la subvention de ce produit essentiel pour la vie quotidienne des Marocains ?

Tendances en matière de subvention

Au cours des cinq dernières années, la subvention annuelle moyenne pour une bouteille de gaz butane de 12 kg a connu une augmentation substantielle, passant de 58 dirhams en 2018 à 95 dirhams en 2022. Entre janvier et septembre 2023, la subvention moyenne pour une bouteille de 12 kg de gaz butane s'est élevée à environ 68 dirhams.

Depuis le changement de millénaire, la taille du marché marocain du gaz butane a pratiquement triplé en termes de consommation, positionnant ainsi le Maroc comme l'un des plus grands marchés mondiaux pour ce produit. En 2022, la consommation nationale a atteint 2,73 millions de tonnes, soit l'équivalent de 227,3 millions de bouteilles de 12 kg.

Selon le ministère de l'Économie et des Finances, l'augmentation de la demande nationale peut s'expliquer par divers facteurs, notamment la croissance de la population, l'urbanisation et l'amélioration du niveau de vie. Néanmoins, « grâce aux efforts déployés par l'État, les citoyens marocains jouissent, en dehors des pays pétroliers de la région MENA, de l'un des prix les plus bas au monde, conjointement avec une chaîne d'approvisionnement hautement développée », précise-t-on.

Les défis de la réforme

La flambée du cours du gaz butane en 2022, de 17% en glissement annuel, conjuguée à une montée de la consommation de plus de 2,2% par rapport à l'année 2021, a eu un impact significatif sur la charge de compensation, qui s'est élevée à 21,6 milliards de dirhams à fin 2022.

En comparaison avec les dépenses publiques, le poids de la subvention du gaz butane au Maroc est le plus élevé au monde (5,8% du budget de l'État hors collectivités territoriales), se démarquant nettement de la fourchette observée dans les grands pays subventionnant la consommation de ce produit, tels que l'Inde, l'Égypte, l'Indonésie et la Tunisie, où cette part varie de 0,20% à 2,7%.

Les étapes de la décompensation

Tel qu'il a été annoncé par le chef du gouvernement, la réforme de la compensation aura lieu à partir de l'année prochaine. Le prix de la bouteille de gaz butane connaîtra ainsi une hausse annuelle de 10 dirhams entre 2024 et 2026. Le prix de la bouteille de gaz de 12 kg devrait coûter 50 dirhams à partir de l'année prochaine.

Cette première étape de décompensation contribuera à réaliser d'importantes économies. En prenant en considération les besoins de consommation annuels du Maroc en gaz butane en 2022, l'État pourrait économiser jusqu'à 2,27 milliards de dirhams l'année prochaine.

Pour couvrir les futurs besoins, le gouvernement entend, au cours des trois prochaines années, mobiliser 20 milliards de dirhams en fonds propres, 6 milliards de dirhams de recettes fiscales sous forme de contributions sociales de solidarité des entreprises et de contributions libératoires sur les avoirs et biens détenus par des Marocains à l'étranger, a indiqué Aziz Akhannouch.

L'exécutif entend également mobiliser 15 milliards de dirhams à travers la rationalisation, le regroupement ou la réaffectation des budgets alloués à d'anciens programmes sociaux. Tout comme il vise la mobilisation de 9 milliards de dirhams au titre des réserves du Fonds d'appui à la cohésion sociale au titre de l'année 2024.

 

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