Les estimations du ministère de l'Agriculture prévoient une augmentation significative du prix des moutons cette année, variant entre 4 500 et 5 000 dirhams, soit une hausse de 10 à 15% par rapport à l'année précédente. Cette augmentation est attribuée à plusieurs facteurs, notamment la sécheresse récente, l'augmentation des coûts d'alimentation du bétail et la forte demande avant la fête.
En parallèle, le pouvoir d'achat des Marocains connaît une baisse, accentuée par une inflation de 1,2% au premier trimestre 2024. Cette situation touche particulièrement les ménages les plus vulnérables, en particulier ceux vivant dans les zones rurales et les familles nombreuses.
Pour atténuer l'impact de cette crise sur les citoyens, le gouvernement a pris des mesures telles que la distribution de subventions aux éleveurs et l'organisation de marchés aux moutons à prix réduits. Cependant, ces initiatives semblent insuffisantes pour répondre aux besoins croissants de la population.
L'approche de l'Aïd al-Adha suscite une inquiétude croissante parmi les Marocains, qui redoutent de ne pas pouvoir se permettre le sacrifice traditionnel du mouton, symbole de partage et de solidarité. Cette situation risque de ternir l'ambiance de cette célébration importante du calendrier musulman.
Face à ces défis économiques, certains citoyens explorent des alternatives telles que l'achat de demi-moutons ou la participation à des initiatives de cotisation. D'autres envisagent même de renoncer complètement au sacrifice cette année.
Cette crise ravive également le débat sur la pertinence et l'accessibilité du sacrifice de l'Aïd al-Adha. Certains s'interrogent sur le caractère onéreux de cette pratique, tandis que d'autres soulignent son importance symbolique et sociale, appelant à ce qu'elle reste accessible à tous.