L’Algérie est en ébullition. Suite à la déclaration du président Emmanuel Macron affirmant que "le plan d’autonomie marocain constitue la seule base de règlement du conflit", Alger a rappelé son ambassadeur en France. Cette prise de position française en faveur du Maroc a été perçue comme une provocation par le gouvernement algérien, fervent soutien des séparatistes du Polisario.
Mardi, lors d'une réception à Paris en l'honneur de la Fête du Trône, le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a réaffirmé que "le présent et l'avenir du Sahara s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine". Ces mots ont provoqué une réaction immédiate d’Alger, qui voit dans cette déclaration une ingérence inacceptable dans une question hautement sensible.
En réponse, l’Algérie a non seulement rappelé son ambassadeur à Paris, mais a également initié des négociations discrètes, proposant des concessions économiques et diplomatiques pour tenter de renverser cette situation désavantageuse. Alger a appelé d'autres nations et organisations internationales à faire pression sur Paris, espérant un retour à l'ancienne position française.
Cette nouvelle escalade des tensions pourrait avoir des répercussions importantes. Le rappel de l'ambassadeur signifie que la représentation diplomatique algérienne en France sera désormais assurée par un simple chargé d’affaires, jusqu’à la nomination d’un nouvel ambassadeur. Alger pourrait également adopter des mesures de rétorsion affectant les relations économiques et culturelles entre les deux pays, comme cela avait été le cas avec l'Espagne.
La réaction algérienne, perçue comme irréfléchie par certains, vise à contraindre la France à nuancer sa position. Cette situation souligne la fragilité des relations entre Alger et Paris, et pourrait impacter la coopération bilatérale dans plusieurs domaines.
Dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé le soutien de la France au plan d’autonomie marocain, qualifiant cette décision de "pas qu’aucun autre gouvernement français n’avait franchi avant lui". Le soutien de la France au plan marocain pour le Sahara, considéré par Rabat comme une "cause nationale", marque une avancée significative dans les relations franco-marocaines, longtemps refroidies.
L'ambassadrice du Maroc à Paris, Samira Sitaïl, a salué cette position comme "un soutien clair à la souveraineté marocaine". Dans une lettre adressée au Roi Mohammed VI, Macron a réaffirmé que "l’autonomie sous souveraineté marocaine est le cadre dans lequel cette question doit être résolue", ajoutant que le plan marocain "constitue désormais la seule base pour une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies".