Les autorités douanières de Casablanca ont lancé une offensive majeure contre les réseaux de distribution de vêtements contrefaits. Ces dernières semaines, une série de raids minutieusement planifiés ont été menés dans plusieurs boutiques et entrepôts de la ville, spécialisés dans la commercialisation de produits "high copy" – des imitations quasi parfaites de marques de luxe.
Les services de contrôle de l'Administration générale des douanes et des impôts indirects ont ciblé des zones stratégiques telles que Maârif, Ain Diab et Californie. Ces quartiers, connus pour abriter des commerces de vêtements de contrefaçon de haute qualité, ont été le théâtre de saisies importantes. Ces produits, vendus à des prix bien inférieurs à ceux des originaux, imitaient à la perfection les grandes marques internationales, tant par la qualité des tissus que par la précision de la confection.
Les chemises pour hommes, par exemple, étaient proposées à des prix atteignant 1000 dirhams, contre 3000 dirhams pour les versions authentiques vendues dans les boutiques agréées. Cette différence de prix, couplée à la qualité des contrefaçons, attirait une clientèle aisée, régulièrement informée des nouvelles arrivées par des messages privés via WhatsApp, loin des regards des réseaux sociaux.
L'opération de la douane ne s'arrête pas là. Selon le dernier rapport annuel de l'administration, 682 demandes ont été enregistrées pour bloquer la circulation de marchandises suspectées de contrefaçon, principalement dans le secteur du textile et de l'habillement. En 2023, plus de 1,821 million d'articles contrefaits ont été saisis, pour une valeur totale de 21,2 millions de dirhams, une augmentation notable par rapport aux années précédentes.
Les marchandises contrefaites, souvent importées de Turquie et de Hong Kong, ont attiré l'attention des autorités, poussées par des plaintes de compagnies internationales. En réponse, la douane a élaboré une stratégie nationale visant à éradiquer ce fléau. Grâce à des données fournies par leur unité d'analyse, des campagnes de surveillance renforcées ont été déployées, notamment sur les réseaux sociaux comme Instagram et TikTok, pour identifier les contrebandiers et fabricants de produits frauduleux.