La Cour des comptes a publié mardi son audit annuel des comptes des partis politiques pour l’exercice 2023. Le rapport, disponible en arabe et en français sur le site officiel de l’institution, fait état de multiples irrégularités touchant à la gestion des ressources publiques allouées aux partis, notamment pour la couverture des frais de gestion et l’organisation des congrès.
Sur 33 partis, seuls 27 ont transmis leurs comptes, dont 22 dans les délais légaux. Parmi eux, 23 ont fait appel à un expert-comptable, mais 4 ont déposé leurs documents sans certification. Plusieurs formations n’ont pas fourni tous les tableaux requis, les relevés bancaires complets ou les inventaires détaillés des dépenses engagées.
L’audit révèle des insuffisances majeures :
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1,72 million de dirhams de ressources propres mal justifiées, notamment des encaissements non documentés ou en numéraire dépassant les plafonds légaux.
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5,73 millions de dirhams de dépenses de gestion non appuyées par des pièces justificatives conformes, touchant 17 partis.
Côté remboursements, 24 partis ont restitué au Trésor environ 35,92 millions de dirhams, tandis que 15 partis doivent encore régulariser 21,96 millions de dirhams, liés à des soutiens indus ou non utilisés.
La Cour a également relevé des erreurs comptables fréquentes : absence d’enregistrement des sommes à rembourser, erreurs d’imputation, non-respect des modèles comptables ou encore erreurs dans le report des soldes.
Enfin, sur les études et recherches financées par des soutiens supplémentaires, seuls 3 partis ont remis les livrables attendus, tandis que 4 autres ont choisi de restituer un montant non utilisé, soit 2,03 millions de dirhams.
Ce rapport souligne une nouvelle fois les failles de gouvernance financière qui persistent au sein des partis marocains, malgré les recommandations récurrentes de la Cour. Le processus de suivi reste en cours, et l’institution assure un contrôle annuel sur la régularisation des montants dus.