Le Maroc se maintient dans le cercle des cent premiers écosystèmes mondiaux de start-up. Classé 88ᵉ dans l’édition 2025 du Global Startup Ecosystem Index de StartupBlink, il grimpe de quatre rangs par rapport à l’an dernier, comme le relève le magazine Challenge. Mais derrière cette progression se dessine un constat : le Royaume avance, sans encore percer.
Sur le continent, le Maroc se place 9ᵉ, derrière l’Afrique du Sud, le Kenya, l’Égypte ou le Nigeria, mais devant le Sénégal et le Rwanda. Une performance qui traduit plus un repositionnement prudent qu’un saut technologique. Car, à l’international, le fossé reste large face aux géants de l’innovation.
Le classement évalue 33 indicateurs, répartis entre volume d’acteurs (start-up, incubateurs), qualité (licornes, centres de recherche, capital-risque) et environnement des affaires (réglementation, infrastructures, fiscalité). Si le Maroc montre des signes d’amélioration, il reste freiné par des blocages récurrents : financement d’amorçage limité, lourdeurs administratives, accès restreint aux marchés internationaux.
Casablanca, Rabat et Marrakech, pourtant identifiées comme pôles technologiques, n’apparaissent toujours pas dans le Top 100 des villes mondiales les plus dynamiques. Un signal clair des failles d’articulation entre politiques publiques, investisseurs et culture entrepreneuriale locale.
L’Afrique, dans son ensemble, affiche en 2025 une dynamique positive, avec dix pays en progression. Mais le retard technologique persiste : à San Francisco, une seule levée de fonds dépasse parfois l’ensemble des capitaux levés par un pays africain sur l’année.
Pour le Maroc, les défis restent donc de taille. S’intégrer davantage aux chaînes de valeur mondiales, promouvoir une innovation prête à accepter l’échec, et injecter plus d’audace financière sont des leviers indispensables pour dépasser le simple effet d’annonce des classements. Sans cela, le Royaume risque de rester un acteur prometteur… mais encore loin des sommets.
