Selon Hespress, la colère monte dans le secteur du transport routier. Malgré l’annulation du sacrifice pour l’Aïd al-Adha, plusieurs compagnies ont augmenté leurs tarifs, prenant de court des voyageurs déjà éprouvés par la conjoncture.
Deux grands opérateurs du Sud-Est ont relevé les prix dès le début de semaine. Un billet Rabat–Sud peut désormais coûter près de 300 dirhams. Pour Mustapha El Haloui, vice-président de la Fédération nationale du transport routier, cette flambée est « injustifiée » et pénalise surtout les familles : « Le budget d’un aller-retour dépasse facilement 1.000 dirhams. »
El Haloui rappelle, dans sa déclaration à Hespress, qu’à Marrakech, la demande ne semble pas marquer de pic particulier cette année. Pourtant, les compagnies anticipent une vague de départs, notamment de ceux souhaitant rejoindre leurs proches malgré l’absence de sacrifice.
Mustapha Chaoune, secrétaire général de l’Organisation démocratique du transport et de la logistique (ODTL), nuance : la loi autorise une hausse maximale de 20 % en période de fête. « Toute majoration au-delà de ce seuil est illégale, mais cela se reproduit chaque année », alerte-t-il, appelant à surveiller aussi les infractions au code de la route pendant cette période.
Pour rappel, le Roi Mohammed VI avait annoncé, dans un message salué par de nombreux Marocains, renoncer au sacrifice cette année en raison de la sécheresse et pour soulager les ménages, déjà durement frappés par l’inflation. Une décision accueillie comme un geste fort, mais qui n’a manifestement pas suffi à contenir les ardeurs tarifaires de certains transporteurs.