Avec plus de 800 participants et 46 exposants internationaux, le Casablanca Broadcast Days s’impose comme un carrefour stratégique pour les acteurs de l’audiovisuel. Les enjeux technologiques sont au cœur de cette édition : normes IP (SMPTE 2110), infrastructures 5G, automatisation, IA, cybersécurité, virtualisation des studios, OTT… Autant de mutations qui redessinent les contours d’une industrie en pleine transformation.
Les conférences abordent les transitions les plus structurantes du secteur, entre broadcast traditionnel, streaming et audio immersif. Parmi les temps forts de ce mardi 10 juin, deux panels ont cristallisé les attentions : l’un sur la place des médias traditionnels face à l’essor des nouveaux formats numériques, l’autre sur les opportunités médiatiques que représentent la CAN 2025 et la Coupe du Monde 2030.
Médias vs plateformes : vers un nouveau pacte ?
Face à la montée en puissance des médias alternatifs et du numérique, les intervenants appellent à une refonte du paysage médiatique national. Le débat, nourri et transversal, a abouti à une recommandation majeure : organiser des Assises nationales des médias pour repenser les pratiques, les modèles économiques et la formation.
Entre adaptation et compétition, les médias marocains doivent désormais composer avec une audience fragmentée, des attentes nouvelles et une bataille de l’attention chaque jour plus rude. L’appel à l’action est clair : repenser les formats, renforcer la formation et assumer pleinement la mutation numérique.
CAN 2025 & Mondial 2030 : enjeux, héritage et soft power
Les méga-événements sportifs ne sont pas qu’une affaire de ballon rond. Pour Hicham Bensaid Alaoui (HBA Consulting), la CAN et le Mondial sont des leviers puissants de développement. « En 2023, la finale de la Champions League à Istanbul a généré 120 millions d’euros de retombées directes pour les commerçants. Le Maroc peut, lui aussi, capitaliser à grande échelle », affirme-t-il.
Même analyse du côté de l’économiste, qui cite l’Espagne et la Turquie comme exemples d’une alchimie réussie entre infrastructures, sport et politique publique. Pour transformer l’essai, encore faut-il investir dans l’humain.
La clé : l’élément humain
« Au Qatar, le Mondial a été piloté par une structure appelée “Projets et patrimoine”. Un symbole fort : l’événement était pensé comme héritage », explique Reda Bennis, producteur et fondateur de Podcast Lab. Pour lui, les médias doivent faire partie de cet héritage.
Dounia Siraj, journaliste sportive, insiste sur le rôle des ressources humaines : « La réussite passe par des journalistes bien formés, capables de couvrir ces rendez-vous avec rigueur et professionnalisme. »
Une guerre médiatique mondiale
« Le Mondial, c’est aussi celui des médias », prévient Reda Bennis. Face aux mastodontes internationaux, les rédactions marocaines devront être prêtes. Côté formation, les écoles ISIC, ISMAC et UM6P sont d’ailleurs présentes au CBD 2025, aux côtés des grandes chaînes comme la SNRT, 2M, Medi1 ou encore NRJ Maroc.
En parallèle des conférences, les visiteurs découvrent une palette d’innovations : écrans LED, studios hybrides, automation, infrastructures IP… Le tout dans une ambiance de networking professionnel et de démonstrations en direct.
