Tout est parti d’une expression prononcée lors d’une réunion de la Commission des finances à la Chambre des représentants. Ahmed Touizi, président du groupe parlementaire du PAM, a évoqué le fait que certains « moulent du papier dans la farine ». En quelques heures, la formule a envahi les réseaux sociaux, déclenchant un flot d’indignation et de moqueries.
Face à la polémique, l’élu a publié un communiqué pour rétablir le sens de ses propos. Il affirme que cette expression, bien connue dans le dialecte marocain, n’a aucune portée littérale. Il s’agissait, selon lui, d’une image pour dénoncer des falsifications administratives, notamment dans le système de subventions liées à la farine.
Touizi précise qu’il faisait référence à des manipulations de documents et de factures destinées à obtenir indûment des aides publiques. « Il ne s’agit en aucun cas d’un mélange de matières non comestibles dans la farine », a-t-il insisté, déplorant une lecture abusive et sensationnaliste de ses propos.
Le député a également souligné l’absurdité économique d’une telle fraude : « Le papier coûte plus cher que la farine », a-t-il ironisé, regrettant que certains aient exploité sa phrase pour créer le buzz.
De son côté, Abdelkader Alaoui, président de la Fédération nationale des minoteries, a tenu à calmer les esprits. Il a assuré que les propos de Touizi n’ont aucun fondement factuel et qu’ils ont été mal interprétés.
Alaoui a rappelé que le secteur est strictement encadré par les autorités, soumis à des contrôles réguliers garantissant la qualité et la traçabilité des produits. « Parler de papier moulu dans la farine est totalement déconnecté de la réalité », a-t-il insisté.
Une métaphore mal comprise aura suffi à déclencher un tumulte numérique, rappelant la puissance – et parfois la déformation – de la communication politique à l’ère des réseaux sociaux.
