Absent de la CAN et de la dernière liste des sélectionnés par Walid Regragui, en proie à un début de saison en dents de scie qui l'a vu petit à petit monter en puissance jusqu'à récemment devenir le deuxième meilleur buteur de l'histoire du championnat saoudien, à 33 printemps, Abderrazak Hamdallah, un coup sur la pente raide, un coup fulgurant, semble être un paradoxe à lui seul.

 

Réclamé par tout un peuple pour faire partie des Lions mondialistes il n'y a pas moins d'une année, autant qu'il était adulé par tout un pays du côté d’Al-Ittihad en Arabie saoudite lors de la même période, la cote de popularité d’Abderrazak Hamdallah a semblé en baisse en début de saison, et ce pour plusieurs raisons, dont notamment une qui est primordiale pour tout attaquant, celle de l'efficacité devant le but.

 

Il est vrai que depuis son Mondial décevant, où il a un tant soit peu calmé les ardeurs de ses fervents défenseurs, et où on a mis ça sur le dos de ses soucis physiques, lui qui revenait de blessure, Hamdallah n’était plus que l'ombre de l'attaquant qu’il fut, ou du moins, ça, c'était avant l'intronisation de Marcello Gallardo en tant que nouveau coach d’Al Ittihad.

 

Avant cela, son efficacité lui avait fait défaut, de quoi l'amener à perdre sa place dans les 23 de Regragui, mais aussi sa place de titulaire indiscutable du côté d’Al-Ittihad. Sauf que depuis, il n'a eu de cesse de faire trembler les filets (24 buts présentement), mais toujours pas le cœur du sélectionneur national.

 

Hamdallah, le mal aimé ?

 

Du côté d’Al Mountakhab, Regragui l’a toujours répété : il ne sélectionnerait que les attaquants qui seront décisifs. Exit donc Hamdallah pour la CAN au profit d'un retour d’El Kaabi, ou encore de Tissoudali. Même son de cloche pour cette liste du mois de mars, où avec l'arrivée de nouveaux noms en attaque (Akhomach, Rahimi, Ben Seghir), Hamdallah, bien que restant sur une période faste en championnat (3 doublés en 4 rencontres), ne semble plus être dans le viseur de Walid Regragui.

 

Une liste qui tire d'ailleurs un trait sur la doctrine d'efficacité du sélectionneur, car hormis Rahimi qui arrive à enchaîner au plus haut niveau (trois buts en quart de finale de la Champions League face à Al-Nassr), ni Akhomach avec ses 3 buts cette saison, ou encore Ben Seghir avec ses 10 petits matchs cette saison ne semblent faire figure de figures de proue de l'attaque marocaine.

 

Quel est donc le problème avec Hamdallah ? Nous aurons peut-être la réponse à cette question lors d'une future conférence de presse du sélectionneur, puisqu'il n'a pas daigné en faire une pour justifier ces choix pour cette liste du mois de mars.

 

Un joueur majeur à Al-Ittihad

 

Alors qu’El Kaabi marche sur l'eau, et que Hamdallah aussi, pourquoi l'un a été sélectionné et pas l'autre ? Si les performances du début d'année de Hamdallah ont pu poser question, depuis l'avènement de 2024 c'est tout autre chose.

 

En club, avant le départ de Nuno Espírito Santo, Hamdallah n’avait plus inscrit le moindre but en championnat depuis le début du mois de septembre et son but inscrit contre Al-Hilal, lui qui enchaînait but sur but la saison passée. Ses seuls faits d'armes durant cette période auront été un doublé en Coupe du Roi face à Al-Fayha en début novembre, et un but inscrit en Ligue des Champions face aux Irakiens d’Al Quwa Al-Jawiya, le seul de la rencontre qui plus est. Chose qui a changé depuis.

 

Depuis l’arrivée de l’Argentin aux commandes de l’équipe, l’attaquant marocain repropose ce qu'il a eu l'habitude de proposer : du très haut niveau. C'est simple, c'est le joueur le plus décisif du 4ème de la Saudi Pro League, qui en est à sa première édition avec sa pléiade de stars. Abderrazak Hamdallah, ce sont 24 buts cette saison, dont 17 en championnat, ce qui fait de lui le 3ème buteur derrière Mitrovic (20) et Ronaldo (23), pas que des petits noms.

 

Sauf que Hamdallah a perdu sa place avec la sélection nationale en septembre dernier. C'est à partir de là qu'il n'a plus été sélectionné par Regragui, et cela coïncide avec son début de saison où il n'était clairement pas au niveau. Une période révolue depuis mais qui lui a beaucoup coûté.

 

Comment expliquer la méforme de début de saison ?

 

En Arabie saoudite, et partout où il est passé, Hamdallah a toujours été buteur, toujours été décisif, sauf qu'il a toujours été le seul attaquant de pointe dans les équipes où il a évolué, le seul donc à être alimenté par ses coéquipiers. Depuis la révolution qu’a entreprise le football saoudien, et l'arrivée de joueurs confirmés, comme pour Benzema à Al-Ittihad, Hamdallah a été obligé de couper la poire en deux avec l’attaquant français, ce qui ne semblait pas lui réussir sous les ordres de Nuno Espírito Santo en début de saison.

 

Pire, quand l’équipe était coachée par Nuno Espírito Santo, évoluant en 4-4-2 pour justement faire cohabiter ces deux joueurs, celle-ci n’a plus réussi à gagner en championnat pendant 5 rencontres d’affilée, enchaînant les déconvenues tout au long du mois d’octobre, des rencontres où Hamd

 

Hamdallah était titulaire indiscutable aux côtés de Benzema. Mais depuis que le coach a été viré, et que Marcelo Gallardo a pris les rênes de l’équipe, Al-Ittihad semble avoir changé de visage, le club a réussi à se relancer, et Hamdallah aussi.

 

Mieux, le Marocain a même réussi à reléguer au second plan le Ballon d'Or 2022, pourtant censé être le fer de lance du renouveau d'Al Ittihad. Hamdallah l'a dépassé dans la hiérarchie des tireurs de penalties, tout en étant plus décisif que l'ancien attaquant du Real Madrid.

 

Avant de retrouver cette forme, les rumeurs allaient déjà bon train, annonçant que le Marocain serait du côté d’un départ d’Al-Ittihad, mais cette information est restée au stade de rumeur. Aujourd'hui ce sont les rumeurs de départ de Benzema qui font rage, et non l'inverse, et les performances de Hamdallah ne semblent pas y être étrangères.

 

Ainsi, ce qu’il faudrait savoir, et c’est connu, c’est qu’un Lion ne meurt jamais, encore moins un Lion qui totalise déjà plus de 300 buts en carrière, et cela même si son compteur d'âge affiche les 33 printemps. Peut-être que nous aurons besoin de lui en sélection. Qui sait. 

 

Hamdallah Sélection ! On peut ?