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Burkina: l'ex-président Compaoré sera jugé pour l'assassinat de Thomas Sankara

L'ex-président du Burkina Faso Blaise Compaoré.
L'ex-président du Burkina Faso Blaise Compaoré. ISSOUF SANOGO / AFP

L'ex-président du Burkina Faso Blaise Compaoré, en exil en Côte d'Ivoire, va être jugé pour l'assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara, icône panafricaine, lors du coup d'État de 1987 qui l'a porté au pouvoir, ont indiqué ce mardi des avocats à l'AFP.

Le dossier a été renvoyé mardi devant le tribunal militaire de Ouagadougou, après la confirmation des charges contre les principaux accusés, dont Blaise Compaoré, 34 ans après la mort du «père de la Révolution» burkinabè, selon des avocats de la défense et des parties civiles.

«Ce (mardi) matin nous avons assisté au délibéré de la chambre de contrôle de l'instruction, qui a renvoyé le dossier en jugement», a déclaré à l'AFP Me Guy Hervé Kam, un avocat de la partie civile. «Il s'agit essentiellement de Blaise Compaoré et de 13 autres, accusés d'attentat à la sûreté de l'État», «complicité d'assassinats» et «complicité de recel de cadavres». «L'heure de la justice a enfin sonné, un procès peut s'ouvrir. Il appartient donc au procureur militaire de programmer une date d'audience», s'est-il réjoui.

Parmi les accusés figurent le général Gilbert Diendéré, l'un des principaux chefs de l'armée lors du putsch de 1987, devenu ensuite chef d'état-major particulier de Blaise Compaoré, ainsi que des soldats de l'ex-garde présidentielle. Le général Diendéré purge actuellement au Burkina Faso une peine de 20 ans de prison pour une tentative de coup d'État en 2015. Davantage de personnes étaient mises en cause initialement, mais «beaucoup d'accusés sont décédés», a précisé Me Kam. «Le dossier est renvoyé» devant le tribunal, la date du procès «n'est pas encore décidée» mais celui-ci pourrait avoir lieu «très bientôt», les mandats d'amener des accusés non «encore détenus ayant été ordonnés ce matin», a indiqué Me Mathieu Somé, avocat du général Gilbert Diendéré.

Arrivé au pouvoir par un coup d'État en 1983, le président Sankara a été tué par un commando le 15 octobre 1987 à 37 ans, lors du putsch qui porta au pouvoir son compagnon d'armes d'alors Blaise Compaoré. La mort de Sankara, devenue une figure panafricaine et surnommé le« Che Africain», était un sujet tabou pendant les 27 ans de pouvoir de Blaise Compaoré, lui-même renversé par une insurrection populaire en 2014.

L'affaire a été relancée, après la chute de Blaise Compaoré, par le régime de transition démocratique. Un mandat d'arrêt a été émis contre lui par la justice burkinabée en mars 2016. Mais il vit en Côte d'Ivoire, où il s'était enfui après sa chute. Ayant obtenu la nationalité ivoirienne, il ne peut pas être extradé et devrait donc être jugé par contumace. En février 2020, une première reconstitution de l'assassinat de Sankara s'était déroulée sur les lieux du crime, au siège du Conseil national de la Révolution (CNR) à Ouagadougou.


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4 commentaires
  • parigo007

    le

    Il a été le principal responsable de l’assassinat de « son ami « Thomas Sankara qu’il a fomenté pour défendre les intérêts français mis à mal par le jeune président intègre en exercice qui redonnait à son peuple les richesses spoliées de son pays.
    Dangereux provocateur aux yeux du monde occidental qui le voyaient comme porteur d’idées progressistes susceptibles de contagion politique dans d’autres pays africains, le jeune capitaine est devenu depuis sa mort violente et injuste, une figure charismatique aux yeux de toute la jeunesse africaine.
    Campaoré a été le traître par excellence d’une amitié que le jeune capitaine croyait indéfectible, lui confiant même le poste de chef d’état-major de son armée.
    Bien mal lui en a pris puisque sollicité et poussé par les services secrets de la France, il a fomenté et réussi son coup d’Etat qui l’a propulsé au pouvoir.
    Il a pu le garder durant 27 ans, soutenu discrètement par l’Elysée, au prix d’une répression féroce dans un des pays les plus pauvres au monde.
    Exfiltré de son pays par nos services à la suite de violentes émeutes d’une population à cran exigeant son départ, il a été réfugié chez Ouattara en Côte d’Ivoire, lui-même installé par la France après l’épisode Gbagbo.
    Il ne risque pas grand-chose dans un pays où la justice est aux mains de la présidence mais comme il faut sauver les apparences aux yeux du monde suite à la plainte de la famille Sankara envers Campaoré pour assassinat, il fallait bien monter un procès bidon.

  • charles7117

    le

    Thomas Sankara était un pur , dans un pays gangrené par la corruption et la violence.

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