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Tchad : au moins cinq morts dans des manifestations contre la junte

Des appels à manifester avaient été lancés par plusieurs partis politiques de l'opposition et des organisations de la société civile contre la junte militaire en place depuis la mort du président le 19 avril dernier.

Au moins cinq personnes ont été tuées mardi 27 avril dans des manifestations à N'Djamena et dans le Sud du Tchad contre la junte militaire qui a pris le pouvoir après la mort du président Idriss Déby Itno, il y a une semaine, a annoncé le parquet. La police tchadienne a dispersé à coups de gaz lacrymogène quelques manifestations sporadiques de dizaines de personnes à l'appel de l'opposition et de la société civile.

«On dénombre au total quatre morts à N'Djamena», dont une femme «tuée par les manifestants», a indiqué Youssouf Tom, procureur de la capitale. Plus tôt dans la journée, son homologue à Moundou, la deuxième ville du Tchad, à quelque 400 km au sud de N'Djamena, avait aussi confirmé la mort d'un manifestant sur place. Ces rassemblements ont été interdits lundi par le Conseil militaire de Transition (CMT) dirigé par le fils du défunt, le général Mahamat Idriss Déby, et 14 autres généraux, car «susceptibles d'occasionner des troubles à l'ordre public». Dans les quartiers du 7e et du 9e arrondissements de N'Djamena, dans l'est de la capitale, quelques dizaines de manifestants brûlaient des pneus sur des axes secondaires. En début de matinée, des traces noires de pneus brûlés jonchaient le goudron pendant que d'autres brûlaient encore, les détonations de grenades de gaz lacrymogène résonnaient çà et là. Dans le quartier Walia, dans le sud de la capitale, un manifestant a été roué de coups par les forces de l'ordre.

Des appels à manifester ont été lancés par plusieurs partis politiques de l'opposition et des organisations de la société civile contre le CMT, «un organe illégal et illégitime adoubé par la France qui pense imposer aux Tchadiens une nouvelle dictature militaire». La convention tchadienne des droits de l'homme a demandé lundi à ses militants «épris de paix et de justice à sortir massivement» mardi.

Le 20 avril, le fils d'Idriss Déby, âgé de seulement 37 ans, a pris le pouvoir à la tête du CMT, au lendemain de la mort de son père tué, selon l'armée, au combat contre des rebelles dans le nord du pays. Le CMT a abrogé la Constitution et dissous le gouvernement et l'Assemblée nationale, mais le général Mahamat Idriss Déby a promis des «élections libres et démocratiques» dans 18 mois. Il a pris le titre de président de la République et chef suprême des Armées.

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Tchad : au moins cinq morts dans des manifestations contre la junte

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3 commentaires
  • Geneviève Meunier-dumont

    le

    dans quelques années un autre pays qui rejoindra l' état islamiste du Sahel si un Assad local ne prend pas les rênes du pays !

  • alfranbisrepetita

    le

    si le Tchad tombe aux mains des djihadistes tout le Sahel tombera aussi

  • Poches_vides

    le

    Emmanuel Macron et le fils d’Idriss Déby, Mahamat Déby, étaient présents lors des funérailles du président tchadien, vendredi à N'Djamena. Pourquoi a t'il fait ce déplacement coûteux et inutile. En se rendant sur place, il "adoube" Mahamat Déby en tant que "président" du Tchad.

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