Milieux sportifs et commentateurs norvégiens se sont indignés mardi de l'amende infligée par les instances sportives européennes aux beach-handballeuses qui ont bravé la réglementation en renonçant à jouer en bikini. La commission de discipline de la Fédération européenne de handball (EHF) a en effet infligé lundi une amende de 1 500 euros à l'équipe norvégienne, soit 150 euros par joueuse, pour avoir enfreint les règles internationales. 

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Les Scandinaves avaient revêtu un short plutôt que le bikini réglementaire lors de leur rencontre, perdue, contre l'Espagne pour la médaille de bronze au championnat d'Europe de handball de plage, dimanche à Varna (Bulgarie). 

« Une vision aussi macho de la femme appartient à une autre époque » 

« Une vision aussi macho de la femme appartient à une autre époque », s'est indigné mardi un journal régional norvégien dans son édito. « En 2021, ça ne devrait même pas être un sujet », renchérissait le président de la Fédération norvégienne de volleyball, Eirik Sørdahl, auprès de l'agence nationale NTB. 

La question des vêtements agite depuis des années les milieux des sports de plage, où des joueuses jugent le bikini dégradant ou peu pratique.  

Si le port du bikini n'est plus obligatoire pour les beach-volleyeuses depuis 2012, le règlement de la Fédération internationale de handball stipule que « les joueuses doivent porter des bas de bikini (...) ajustés et échancrés ». « Les côtés doivent être larges d'au maximum 10cm », y est-il précisé. 

Dès lundi, le ministre norvégien de la Culture, Abid Raja, en charge des questions sportives, s'est insurgé contre l'amende. « C'est complètement ridicule », a-t-il tweeté. « Punaise, que de changements d'attitudes sont nécessaires dans l'univers international macho et conservateur du sport. » 

En amont du Championnat d'Europe, la Norvège avait contacté la Fédération européenne pour demander la permission de jouer en short, mais elle s'était seulement vu répondre que les entorses à la réglementation étaient passibles d'amende. 

Après s'être conformées au règlement pendant presque tout le championnat, les Norvégiennes avaient décidé de disputer leur dernier match en short. Si elle s'est « engagée à faire avancer ce sujet dans l'intérêt de ses fédérations membres », la Fédération européenne a fait valoir que « qu'un changement des règles ne peut se produire qu'au niveau de l'IHF (la fédération internationale, ndlr) ».