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JO : un week-end français fait de (quelques) hauts et de (nombreux) bas à Tokyo

Les Bleus ont signé un premier week-end contrasté à Tokyo.
Les Bleus ont signé un premier week-end contrasté à Tokyo. Panoramic

ANALYSE - Avec trois médailles à son actif à l'issue du premier week-end, la délégation française est en avance sur ses temps de passage d'il y a cinq ans à Rio, où le compteur n'affichait qu'une récompense en argent. Néanmoins, tout n'a pas été parfait durant ses deux jours, loin de là.

Envoyé spécial à Tokyo

Romain Cannone, l'or inattendu

Il y a un peu plus d'un mois, Romain Cannone s'apprêtait à vivre les Jeux olympiques de Tokyo dans le costume d'un simple remplaçant au sein de l'équipe de France d'épée. Un rôle logique pour cet épéiste de 24 ans plus à l'aise à se fondre dans un collectif qu'à chercher la lumière de l'épreuve individuelle, exercice où il n'avait encore jamais signé de podium dans une compétition internationale. Et puis soudain, la donne a changé. Sous la menace d'un éventuel contrôle positif, son coéquipier Daniel Jérent était écarté mi-juin par la Fédération française pour s'éviter les affres éventuelles, dans quelques mois ou plus, d'une médaille perdue sur tapis vert.

Le malheur des uns faisant toujours le bonheur des autres, Cannone se retrouvait propulsé, presque malgré lui, dans le rôle d'un candidat au titre olympique. Du haut de sa modeste 47e place mondiale, la perspective avait de quoi donner le vertige. Sauf pour cet épéiste au style aussi singulier que ne l'est sa personnalité et son parcours, partagé entre les Etats-Unis et la France mais aussi le Brésil où il a vécu. Ainsi, débarrassé de toute pression, il a notamment écarté le champion olympique 2012, le Vénézuélien Ruben Limardo Gascon, puis le vice-champion du monde 2019, le Russe Sergey Bida, avant de finir son récital en étourdissant le Hongrois Gergely Siklosi (15 touches à 10), ni plus ni moins que le champion du monde en titre.

Difficile de faire mieux. Le tout sans le moindre stress, à l'écouter raconter son exploit en mode «les dix commandements du champion olympique selon Cannone» : «Il faut jouer, ne faut pas s'enfermer, kiffer, créer… Plus on joue, plus on s'amuse et plus on prend du plaisir. Et moi, je me suis fait très plaisir toute la journée.» Un premier titre olympique pour la France sur ses Jeux, mais aussi pour l'escrime française en individuel depuis Brice Guyart au fleuret en 2004. Un sacre totalement inattendu qui contraste avec celui, obtenu samedi, par le sabreur hongrois Aron Szilagyi (31 ans). Son troisième consécutif, un exploit inédit dans l'histoire de l'escrime masculine.

Le judo a débuté sa moisson

L'une, Amandine Buchard, était attendue, l'autre, Luka Mkheidze, beaucoup moins. Néanmoins, l'un et l'autre ont fini sur le podium. Mais pas tout à fait avec les mêmes larmes. Venue chercher de l'or, Buchard repartira de Tokyo avec de l'argent dans sa valise. Une superbe performance, qui la laissait cependant un peu sur sa faim. «Je pense que je vais l'apprécier un jour cette médaille. Maintenant, mon rêve était d'être championne olympique. Tant pis, j'essaierai de l'être à Paris dans trois ans.» Pourtant, l'identité de sa tombeuse, la Japonaise Uta Abe, 21 ans et désormais un titre olympique pour accompagner ses deux couronnes mondiales, est de nature à relativiser sa défaite. Surtout lorsque celle-ci survient après une intense finale de plus de neuf minutes. Mkheidze, lui, ne cachait pas son bonheur d'avoir réussi à monter sur la troisième marche du podium pour ses premiers Jeux. Naturalisé français en 2015 après avoir quitté la Géorgie avec ses parents en 2008, pour fuir la deuxième guerre d'Ossétie du Sud, le judoka de Tbilissi n'était pas attendu aussi haut dans la hiérarchie, lui qui avait arraché son billet pour les Jeux lors de sa toute dernière compétition, en devenant vice-champion d'Europe en avril dernier.

Un exploit et des gadins

Jamais, jusqu'à présent, l'équipe de France de basket masculine n'était parvenue à battre son homologue américaine lors de Jeux olympiques. C'est désormais chose faite depuis dimanche et un succès (83-76) obtenu dès la première journée. Qui ne préfigure en rien de la suite des événements, mais qui devrait gonfler de confiance la bande à Rudy Gobert. Même si la fameuse «Team USA» n'est pas, à Tokyo, l'ogresse qu'elle a pu être par le passé.

Moins réjouissante en revanche est la lourde défaite des volleyeurs français face aux Américains en trois sets vite expédiés. En tennis, le tournoi n'a pas encore tourné à la bérézina mais pas loin avec, déjà, les sorties de piste – entre autres - de Gaël Monfils, du double Mahut-Herbert ou encore de Caroline Garcia. Déception aussi en escrime, où l'arbre Cannone a caché la forêt des éliminations précoces de Yannick Borel, Ysaora Thibus ou encore Coraline Vitalis, qui pouvaient tous prétendre au podium. Le football, lui, est en mode survie grâce à son succès arraché sur l'Afrique du Sud (4-3) grâce à un triplé d'André-Pierre Gignac.

JO : un week-end français fait de (quelques) hauts et de (nombreux) bas à Tokyo

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27 commentaires
  • Invictus 123

    le

    Meme quand il y a de belles victoires, il faut trouver ce qui va mal. Typiquement français...

  • arnold b.

    le

    Nos journalistes sportifs visiblement sont tous champions olympiques en chambre.
    Jamais vu commentaires aussi prétentieux et ridicules Marre de ces bobos minables et méprisants, des électeurs d’Hidalgo visiblement.

  • JLeCroquant

    le

    Je regrette le décès de Serge D. Au moins, sous son règne la France était fier des ses victoires et ne s’appertisait pas sur ses défaites.

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