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Brésil: une compagnie aérienne sommée de payer maquillage et épilation à ses hôtesses

La décision de justice oblige, notamment, la compagnie aérienne Gol à «fournir gratuitement à toutes ses employées le kit de maquillage prévu dans son code de présentation du personnel».
La décision de justice oblige, notamment, la compagnie aérienne Gol à «fournir gratuitement à toutes ses employées le kit de maquillage prévu dans son code de présentation du personnel». terovesalainen / stock.adobe.com

La compagnie aérienne brésilienne Gol a été sommée par la justice de payer à ses hôtesses de l'air et aéroportuaires leurs frais de maquillage, manucure et épilation, une décision qui pourrait s'étendre à d'autres secteurs professionnels.

La décision rendue fin juillet par un conseil de prud'hommes du sud du pays et révélée par des médias locaux seulement cette semaine, oblige la compagnie aérienne à «fournir gratuitement à toutes ses employées le kit de maquillage prévu dans son code de présentation du personnel» et à participer aux frais de «manucures, séances d'épilation des sourcils et de la lèvre». Le conseil, saisi après une action collective, a estimé que, contrairement à leurs collègues masculins, les employées de Gol étaient contractuellement tenues de consacrer une partie de leur revenu à leur apparence. En compensation, la compagnie aérienne devra leur verser 220 réais (35 euros) mensuels. Le responsable du Syndicat national des hôtesses et stewards (SNA), Clauver Castilho, a estimé que l'action collective concernait «quelque 4000 femmes», hôtesses de l'air et aéroportuaires.

«Discrimination de genre»

Gol a objecté lors du procès que les soins cosmétiques n'étaient que des recommandations. Mais le conseil a affirmé que la compagnie aérienne s'était rendue coupable d'«une discrimination de genre et d'une réduction du salaire des femmes» par rapport à celui des hommes. Il réclame une indemnisation pour préjudice moral collectif de 500.000 réais (81.000 euros). La compagnie aérienne a interjeté appel de la décision, la qualifiant d'«abusive».

Malgré des actions individuelles semblables dans les conseils prudhommaux, il s'agit de la première action collective qui pourrait créer un précédent. «Cette décision peut influencer d'autres secteurs professionnels où les femmes sont obligées de se maquiller, car si elle est confortée par les tribunaux» d'appel «elle fera jurisprudence», a estimé Clauver Castilho.

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19 commentaires
  • Pauluc

    le

    Belle victoire des féministes brésiliennes. Au moins là-bas elles ne veullent pas la disparition des mâles mais elles cherchent à leur plaire.
    En étant payées par leur employeur. c'est normal !

  • Giovani Grimaldi

    le

    Il faudra un jour que le politicochobiz apprenne à faire un bon usage des mots. En français le genre est une notion grammaticale tandis que le sexe est réservé aux êtres humains. Il les sépare en masculin et féminin. Il est aussi utilisé pour désigner l'organe. En anglais, les noms communs n'ont pas de genre celui-ci s'utilisant pour les hommes comme le sexe masculin et féminin en français. En anglais le sexe est uniquement l'organe. Donc qu'on arrête de parler de genre lorsqu'on parle de personnes. Pour la petite histoire le mot féminin est du genre masculin. La chiapa ne doit plus en dormir.
    --------------- Ex 1 de traduction Google: De quel sexe êtes vous ? = What gender are you ? Ex 2 de traduction Google: Ne touchez pas à mon sexe = Don't touch my sex.

  • camille.v

    le

    Bien que le sujet semble futile il est au contraire très important. Je me rappelle avoir été reçue en entretien en banlieue il y a 30 ans par un type que j'ai qualifié de répugnant, qui m'expliqua en substance qu'une partie du salaire d'embauche était consacré à la présentation. Je l'ai dénoncé à l'agence d'intérim qui m'avait présentée, le type avait fait le coup à d'autres candidates. Mais en réalité, ses propos ne faisaient que mettre en évidence une pratique non-dite en France, à savoir que les femmes pour être embauchées, progresser en entreprise, étaient obligées de consacrer une partie de leur rémunération à la présentation : vêtements, maquillage, coiffeur. C'est moins le cas aujourd'hui parce que la mode a changé mais ça reste toujours d'actualité, une partie de la paye part dans des futilités et ne peut être consacrée à des projets plus importants alors que les hommes reçoivent des primes notamment sur les chantiers pour leurs chaussures ou pour le renouvellement de leurs vêtements. A méditer.

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