Certains Français n’ont pas attendu la crise sanitaire pour changer de vie. C’est le cas d’Éric Charmet qui vit à Quinsac, petite commune de 5000 habitants, à une dizaine de kilomètres de Bordeaux. Quinze jours avant le premier confinement, ce quinquagénaire a vendu son château de 2000 m² pour s’installer dans une cabane de 30 m² dans les arbres.

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Ce spécialiste en gestion de patrimoine reconverti en viticulteur n’a pas eu à déménager bien loin puisque cet habitat minimaliste se trouvait dans la propriété que sa famille détenait depuis le 18e siècle. «C’est un artisan charpentier spécialisé dans la construction des maisons en bois qui nous avait donné l’idée de ces cabanes dans les arbres. L’idée nous a plu», raconte l’ancien châtelain. Pendant près de 9 ans, le château Lestage propose aux touristes de passer la nuit dans cette cabane, perchée dans un chêne centenaire et dominant un paysage de vignes.

En février 2020, Éric Charmet décide donc de céder son château du 17e siècle qu’il avait acheté à sa mère il y a une quinzaine d’années. Les nouveaux propriétaires, des industriels français, ont prévu d’organiser des séminaires d’entreprises pour financer l’entretien du château. Sur les 12 hectares de terrain, ils en acquièrent deux. Les 10 autres restent la propriété d’Éric Charmet en plus de la cabane dont la construction lui a coûté quelque 60.000 euros. Pourquoi ce changement de vie inédit? Pour une raison économique et écologique. «Tout ce qu’on possède vous possède. Le coût de l’entretien du domaine était trop lourd à porter: plus de 150.000 euros par an. L’exploitation des vignes ne suffisait pas, explique le viticulteur. Par ailleurs, j’ai promis à ma famille de lui transmettre un art de vivre. Elle aime la nature

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C’est pourquoi cet amoureux de l’environnement - «c’est à nous de nous adapter à la nature et pas l’inverse» - a l’ambition de créer un écosite autour de sa cabane, juchée sur pilotis à 5 mètres du sol, «pour valoriser cette propriété». L’idée est de monter une «ferme des années 50 où l’on développe une polyculture». «J’aimerais avoir des moutons, des poules, des canards, un potager avec des légumes et une guinguette», confie Éric Charmet. Bref, vivre en autosuffisance, comme de plus en plus de Français, soucieux de la qualité de leur alimentation. Une philosophie que partage sa fille Diane qui rêverait de vivre aussi dans une cabane. «Il faut savoir s’évader et revenir à l’essentiel en évitant la surconsommation, tout en protégeant la faune et la flore», a-t-elle glissé à son père.

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C’est pourquoi Éric Charmet a le projet de construire une ou deux cabanes supplémentaires: une pour sa fille et, si possible, une pour des touristes. Car l’entretien de son domaine a un coût: 50.000 euros par an. «Le département, la région, la mairie et la Chambre d’agriculture me soutiennent d’un point de vue logistique uniquement. Je ne veux pas être subventionné», martèle le viticulteur. Indépendant jusqu’au bout des ongles.