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Le chagrin d’amour provoque une réelle douleur visible dans le cerveau !

Publié le 01 Sep 2023 à 08H00 Modifié le 6 septembre 2023
Cœur « brisé »
Oui, une rupture amoureuse peut provoquer une réelle douleur… visible sur le plan cérébral ! C’est du moins ce qu’ont observé des chercheurs américains.

Cœur « brisé », tristesse immense, perte d’envie… sont des symptômes courants après un rejet amoureux. Certains ressentent même une douleur physique. Cette dernière serait bien réelle et observable d’un point de vue neurochimique, affirme une équipe de chercheurs de l’université du Colorado aux États-Unis.

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Cœur brisé : douleur physique et émotionnelle sont comparables

Les chercheurs ont réalisé une expérience à l’aide de 40 volontaires qui avaient subi une rupture amoureuse au cours des six derniers mois. Ces derniers devaient apporter une photo de leur ex-partenaire, ainsi qu’une image d’un(e) ami(e) du même sexe.

L’activité cérébrale des participants était enregistrée par IRMf. Ces derniers devaient regarder l’image de leur ex. Puis la photo de leur(e) ami(e). Enfin, ils ont été exposés à une source de chaleur au niveau de leur avant-bras, provoquant une douleur physique.

Ces stimuli ont été répétés plusieurs fois. A chaque fois, les volontaires devaient qualifier leur état émotionnel sur une échelle de 1 (très mauvais) à 5 (très bon).

Résultat: les zones du cerveau impliquées dans la douleur émotionnelle et la douleur physique étaient similaires. «Sachez que votre douleur est réelle – neuro-chimiquement réelle», a déclaré Tor Wager, auteur principal de l’étude et professeur en neurosciences, dans un communiqué de l’université du Colorado.

Un placebo pourrait soulager le chagrin d’amour

L’expérience a été réitérée. Cette fois, un spray nasal a été administré aux participants juste avant. Les chercheurs ont indiqué à la moitié des volontaires qu’il s’agissait d’un « analgésique puissant et efficace contre la douleur émotionnelle ». L’autre moitié était informée qu’il s’agissait d’une simple solution saline.

De nouveau sous IRMf, le groupe placebo a indiqué avoir ressenti moins de douleur physique et une douleur émotionnelle diminuée. Les chercheurs ont constaté que chez ce groupe, l’activité du cortex préfrontal dorsolatéral, une zone impliquée dans la régulation des émotions, avait fortement augmenté.

En outre, la substance grise périaqueducale était plus active chez les participants ayant reçu le placebo. Cette zone joue un rôle important dans la gestion de la douleur en provoquant la libération de substances chimiques analgésiques et de dopamine.

Les chercheurs pensent que le placebo pourrait possiblement être à l’origine de la libération de ces substances chimiques, bien que leur étude n’avait pas pour but de le démontrer.

S’engager dans une activité entrainant des attentes positives pourrait atténuer la douleur émotionnelle liée à un rejet amoureux, en influençant le cortex préfrontal, «qui à son tour influence les systèmes dans le mésencéphale pour générer des réponses neurochimiques opioïdes ou dopaminergiques», concluent les auteurs de l’étude.

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Source: The journal of Neuroscience, mars 2017.

Article initialement publié en juillet 2022

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