Publicité

L'incendie en Gironde a peu progressé pendant la nuit, plus de 3600 hectares parcourus

Un nouveau feu, potentiellement criminel, est à l'œuvre depuis lundi.
Un nouveau feu, potentiellement criminel, est à l'œuvre depuis lundi. PHILIPPE LOPEZ / AFP

EN IMAGES - Quelques semaines après les gigantesques feux de l'été, un nouvel incendie, potentiellement d'origine criminelle, progresse désormais lentement dans la région bordelaise.

Après les gigantesques feux de l'été, les flammes continuent de faire des ravages en Gironde où un nouvel incendie, potentiellement d'origine criminelle, a parcouru plus de 3600 hectares depuis lundi et provoqué l'évacuation de plusieurs centaines de personnes. Les pompiers ont lutté une deuxième nuit contre ce sinistre à Saumos, un village du sud du Médoc, entre la station balnéaire de Lacanau, sur la côte Atlantique, et l'agglomération bordelaise où des records mensuels de température ont été battus lundi.

Une enquête judiciaire a été ouverte sur l'origine de l'incendie qui a entraîné l'évacuation de 300 personnes de plus mardi, portant le total à «840 personnes» en 24 heures à Saumos et dans la commune voisine de Sainte-Hélène, selon la préfète de Gironde Fabienne Buccio, venue sur place mardi en fin d'après-midi. «300 hectares supplémentaires ont brûlé pendant la soirée et la nuit. Aucune nouvelle habitation détruite», a écrit la préfecture de Nouvelle-Aquitaine sur le réseau social.

«Des vents soutenus (...) ont poussé les pompiers à travailler d'arrache-pied toute la nuit. La tête de feu était assez active sur le front nord-est, avec 300 hectares consommés dans la nuit», a déclaré le sous-préfet de Lesparre-Médoc, Fabrice Thibier, lors d'une conférence de presse.

«Aucune piste n'est écartée même si la thèse criminelle est privilégiée», a indiqué à l'AFP le parquet de Bordeaux mardi après-midi, tout en précisant que des «investigations complémentaires» étaient «pour l'heure impossibles compte tenu du feu» qui fait rage. Les flammes ont encore parcouru plus de 1500 hectares mardi après-midi, pour un total de surfaces parcourues de 3620 hectares, selon le directeur départemental des services de secours girondins Marc Vermeulen.

Trois Canadair, deux Dash, trois hélicoptères, 751 pompiers...

La tâche des pompiers a été compliquée par l'apparition d'un autre départ de feu à Vendays-Montalivet, une station balnéaire à 40 km au nord, où 75 hectares de forêt avaient déjà brûlé la semaine précédente. Mais en fin d'après-midi, la situation était devenue «favorable» sur ce front où une dizaine d'hectares ont brûlé, selon Marc Vermeulen. «Pour l'instant, on tient le feu de Vendays, donc tous les moyens aériens reviennent ici, sur le feu» de Saumos, a précisé Fabienne Buccio.

Les pompiers à la lutte

Accéder au diaporama (5)

Trois Canadair, deux Dash et trois hélicoptères bombardier d'eau ont donc poursuivi leurs rotations jusqu'à la tombée de la nuit, en appui des 751 pompiers mobilisés, venus de l'ensemble du territoire national. «Ils vont être renforcés pour atteindre le chiffre de 920 sapeurs-pompiers», a précisé Marc Vermeulen. La météo reste difficile, avec de fortes chaleurs et du vent, mais aucune évacuation supplémentaire n'est envisagée dans l'immédiat car «nous n'avons pas d'habitations complémentaires dans l'axe du feu», a ajouté le responsable des pompiers girondins.

À la salle des fêtes du Porge, à quelques kilomètres de Saumos, une vingtaine d'évacués ont été nourris et pris en charge par des bénévoles qui se relaient depuis la matinée. «Au début, on n'a pas voulu évacuer mais quand un coup de vent a ramené les flammes et que j'ai commencé à avoir des braises de partout, du coup j'ai préféré évacuer. Là, je suis un peu sous le choc, je n'ai plus de logement», témoigne Marc Cloet, un habitant de Saumos. «La plupart ont été accueillis dans leur famille sur d'autres communes, chez des amis, dans des gîtes locaux», a complété Lionel Montillaud, le maire de Sainte-Hélène où 20 foyers ont été évacués et une maison a brûlé.

Les dégâts sont déjà considérables

Accéder au diaporama (5)

Vague de chaleur

Au cours d'un été marqué par une sécheresse historique, des feux majeurs avaient déjà brûlé 30.000 hectares en juillet et en août en Gironde, à La Teste-de-Buch, au bord du bassin d’Arcachon, et à Landiras, à une quarantaine de kilomètres au sud de Bordeaux, au cœur du massif des Landes de Gascogne. Fin août, un étudiant de 19 ans, pompier volontaire en Gironde, a également été mis en examen et écroué pour «destruction par incendies», soupçonné de 31 départs de feu dans le nord du Médoc.

Ce nouveau brasier rappelle par ailleurs de tristes souvenirs aux habitants: un gigantesque incendie, le plus grand depuis l'après-guerre, avait déjà ravagé en juillet 1989, à quelques kilomètres seulement du feu actuel, plus de 3500 hectares entre Lacanau et Le Porge. Dans les Landes, un autre incendie, plus petit, qui a détruit 45 hectares de pins lundi en fin de journée à Herm, au nord-ouest de Dax, a été fixé mardi matin, selon les pompiers.

Ces derniers redoutaient la journée de lundi en raison d'une nouvelle vague de chaleur due à une remontée d'air chaud du Maroc, selon Météo-France. Des records mensuels de température, vieux parfois d'un demi-siècle, ont été battus dans plusieurs communes. Le thermomètre a dépassé les 40 degrés par endroits dans les Landes et il a fait 37,5°C à Bordeaux, du jamais vu depuis 1987.

L'incendie en Gironde a peu progressé pendant la nuit, plus de 3600 hectares parcourus

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
18 commentaires
  • li tchi

    le

    ha... ces belles forêts disparues, on va pouvoir faire du lotissement...

  • niclan

    le

    Une nouvelle forme de terrorisme? mais chut! il ne faut pas dire cela

  • Rebelle83700

    le

    Ces incendies, c’est du terrorisme ! Le parquet antiterroriste doit être saisi ou s’autosaisir.

À lire aussi