La Chambre des communes du Canada a appelé à une révision immédiate des cibles d'immigration fédérales pour cette année. Une initiative qui survient dans un contexte où les flux migratoires ont atteint des niveaux sans précédent, incitant le gouvernement à repenser sa stratégie et à allouer des ressources supplémentaires pour faire face à cette situation.

La Chambre des communes du Canada a adopté une motion historique lundi, exhortant le gouvernement à réviser rapidement les cibles d'immigration fédérales de cette année et à convoquer une réunion entre premiers ministres pour débattre de cette question épineuse.

La motion en question met l'accent sur l'importance de réaligner les cibles d'immigration sur la capacité d'accueil des provinces et des territoires du pays, reconnaissant ainsi les défis particuliers auxquels sont confrontées différentes régions en matière d'intégration des nouveaux arrivants.

Cette initiative intervient à la suite des récentes déclarations du ministre fédéral de l'Immigration, Marc Miller, annonçant que le gouvernement maintiendrait la cible de 485 000 nouveaux résidents permanents pour l'année 2024, tout en gelant cette dernière à 500 000 pour l'année 2025 avant d'envisager un gel total en 2026.

La décision de la Chambre des communes survient également dans le contexte d'un accroissement spectaculaire des demandes d'asile, avec un nombre record de 144 035 demandes traitées par l'Agence des services frontaliers et le ministère de l'Immigration en 2023, soit une augmentation de 56 % par rapport à l'année précédente.

Cette situation a mis en lumière la nécessité pour le gouvernement fédéral de fournir un soutien accru aux provinces pour faire face à l'afflux massif de migrants. À cet égard, le récent déblocage de 362,4 millions de dollars destinés à faciliter l'accueil des demandeurs d'asile s'inscrit dans une série de mesures visant à amortir les coûts liés au logement provisoire des nouveaux arrivants.

Il est à noter que les aéroports internationaux du Québec et de l'Ontario ont été les principaux points d'entrée pour les demandeurs d'asile l'an dernier, avec respectivement 25 755 et 14 340 arrivées enregistrées. Cette réalité géographique met en évidence le besoin pressant d'une approche coordonnée et équilibrée pour répondre aux défis complexes de l'immigration au Canada.