Le rapport de la Cour des comptes sur l’École Nationale de Commerce et de Gestion (ENCG) de Settat a mis au jour des irrégularités alarmantes. Le procureur général près la Cour d’appel de Casablanca a rapidement réagi, ordonnant à la Brigade Nationale de la Police Judiciaire de mener une enquête détaillée sur ces manquements. L’institution est pointée du doigt pour des manipulations financières, des contrats douteux, et des problèmes de gouvernance.
Des chèques sans provision et des millions en jeu
L’un des points les plus préoccupants concerne la gestion des frais de scolarité des étudiants en formation continue. Des chèques sans provision, représentant un montant total de 1,4 million de dirhams entre 2016 et 2020, ont été rejetés, mettant en lumière une gestion financière défaillante. Ce manque de rigueur a eu des répercussions directes sur les finances de l’institution.
De plus, l’ENCG de Settat a conclu un contrat de partenariat avec une entreprise privée pour recouvrer 35% des revenus de la formation continue. Cependant, la Cour des comptes a dénoncé ce partenariat comme illégal, l’entreprise n’étant pas autorisée à effectuer des transactions financières publiques. Une partie des revenus échappait ainsi au contrôle légal, accentuant les inquiétudes autour de la gestion des fonds.
Des bons de commande sous surveillance
Le rapport a également relevé de nombreuses anomalies dans les bons de commande émis par l’établissement. Il a été constaté une inadéquation entre les activités des entreprises contractantes et les services demandés. En outre, des erreurs fiscales ont été signalées, comme le paiement d’une TVA au taux de 20% au lieu de 10%, causant un surcoût de 33.152 dirhams.
D’autres dépenses, comme des frais d’hébergement et de restauration jugés injustifiés, ainsi que l’acquisition de tableaux de classe ne respectant pas les spécifications contractuelles, ont également soulevé des questions. Ces dysfonctionnements ont poussé les autorités compétentes à entamer des investigations pour établir les responsabilités et rétablir la transparence dans la gestion de l’établissement.
Les suites de l'enquête pourraient déboucher sur des mesures légales sévères pour corriger ces dérives et assurer une meilleure gouvernance à l’avenir.