Le Maroc poursuit sa lutte contre la corruption au sein des sphères politiques, avec une série d’élections partielles destinées à combler les sièges vacants laissés par des élus déchus. Ces scrutins, de plus en plus fréquents, s’inscrivent dans une campagne d’assainissement politique menée sous les instructions royales. La dernière en date a concerné les villes de Rabat, Fkih Ben Saleh et Kénitra, où des élus ont été écartés après des affaires judiciaires retentissantes.
Le cas le plus emblématique reste celui de Kénitra, où le président du Conseil communal, Anass Bouannani, autrefois perçu comme intouchable, a été destitué à la suite d'enquêtes judiciaires. Une destitution qui illustre la détermination des autorités à faire le ménage dans les rangs politiques.
Rabat et Fkih Ben Saleh : les victoires du RNI
Dans cette vague de renouvellement politique, le Rassemblement National des Indépendants (RNI) sort gagnant à Rabat-Océan et Fkih Ben Saleh. À Rabat, Saâd Benmbarek, avocat et coordinateur régional, a remporté les élections partielles avec 46,42 % des voix. Un succès crucial pour le parti, qui a su rebondir après l’invalidation de l’élection de l’un de ses membres, Abderrahim Ouasslim, pour émission de chèques sans provision.
Le même jour, à Fkih Ben Saleh, le RNI a enregistré une autre victoire avec Saleh Hanine, remplaçant Kamal El Mahfoud, également déchu pour une affaire similaire. Ces deux succès consolident la position du RNI au Parlement, bien aidé par le soutien stratégique de ses alliés, le PAM et l’Istiqlal, qui ont évité toute confrontation interne.
Participation en baisse : un défi pour la démocratie
Si le RNI célèbre ses victoires, ces élections partielles révèlent un autre visage de la politique marocaine : la désaffection des électeurs. À Rabat-Océan, à peine 7 % des citoyens ont voté, un chiffre très éloigné des 31,82 % enregistrés lors des législatives de 2021. Une situation qui reflète une lassitude générale face à la succession de scandales et aux promesses non tenues.
Le Royaume du Maroc s’engage dans une lutte sans relâche pour moraliser la vie publique, mais ces efforts, bien qu’indispensables, mettent à mal la confiance des citoyens envers leurs représentants. Chaque destitution est perçue comme un échec du système politique, rendant difficile la réconciliation entre l'électorat et ses dirigeants.