L’affaire dite « Escobar du Désert » continue de faire du bruit. Vendredi 29 novembre, les avocats de Said Naciri, ancien président du Wydad de Casablanca, ont réclamé devant le tribunal l’annulation de plusieurs procédures. Ils pointent des irrégularités dans les enquêtes menées par la Division Nationale de la Police Judiciaire (DNPJ).
Le principal point de discorde concerne des écoutes téléphoniques. La défense accuse les enquêteurs d’avoir intercepté des communications sans autorisation préalable du ministère public, en violation de l’article 108 du Code de procédure pénale. Selon cet article, seules les interceptions validées par le premier président de la cour d’appel sont légales. « Ces écoutes, réalisées avant toute autorisation judiciaire, sont une atteinte flagrante aux droits de notre client », a déclaré l’avocat Mohamed Hassi à Maroc Diplomatique.
La défense conteste également l’accès présumé aux comptes bancaires de Naciri, qu’elle qualifie d’intrusion illégale. Selon ses avocats, cette consultation s’est faite sans accord de l’accusé ni de sa famille, enfreignant la confidentialité garantie par la Constitution et les conventions internationales.
Des accusations concernant des sommes supposées colossales — estimées à 8 milliards de dirhams — ont également été rejetées comme « spéculatives et infondées ». La défense souligne l’absence de preuves concrètes pour étayer ces affirmations.
Autre point de tension : les perquisitions. Les avocats affirment que des interventions ont été réalisées sans mandat valide, une violation du caractère sacré du domicile. Ces pratiques, selon eux, sapent les principes fondamentaux de la justice.
Cette affaire dépasse le cadre d’un simple dossier judiciaire. Outre Said Naciri, des personnalités influentes comme Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, et Hajj Ahmed Ben Ibrahim, alias « l’Escobar du Désert », sont impliquées. Ce dernier est accusé d’être à la tête d’un réseau criminel international.
La défense rappelle que les conventions internationales imposent des conditions strictes pour protéger la vie privée et encadrer les dérogations. Mais pour certains, ces procédures, bien que controversées, seraient le prix à payer pour démanteler un réseau de grande envergure.