Les chauffeurs de taxis marocains haussent le ton. Rassemblés sous la bannière du Comité national du secteur des taxis, ils appellent à une manifestation nationale le jeudi 12 décembre devant la Cour d’appel de Casablanca. L'objectif : protester contre l'incarcération d'un chauffeur accusé dans une affaire qui a failli tourner au scandale diplomatique.
L'incident, survenu le dimanche 1er décembre devant un hôtel de l'avenue des Forces Armées Royales à Casablanca, impliquait un diplomate russe, son épouse et un chauffeur travaillant pour l'application VTC Yango. Selon les chauffeurs de taxis, la situation n'était qu'une simple "dispute verbale". Pourtant, le juge d'instruction a ordonné l'arrestation d'un chauffeur de taxi (grand modèle) et la poursuite de trois autres en liberté. Le dossier, considéré comme relevant du domaine criminel, a été transmis à la Chambre criminelle.
Face à cette situation, le Comité national du secteur des taxis, regroupant syndicats et organisations professionnelles, exprime son soutien au chauffeur arrêté et exige sa libération immédiate. Dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion d'urgence, le Comité dénonce la responsabilité du ministère de l'Intérieur dans le chaos régnant dans le secteur, accusant la prolifération des applications de transport non réglementées de causer de lourdes pertes aux chauffeurs de taxis légaux.
« Nous appelons tous les professionnels à se mobiliser en masse pour cette manifestation. L’unité syndicale est cruciale pour défendre nos droits », a déclaré un porte-parole du Comité.
Cet incident met en lumière des tensions croissantes entre les taxis traditionnels et les chauffeurs utilisant des applications comme Yango. Les premiers réclament une réglementation stricte pour protéger leurs intérêts, tandis que les seconds plaident pour une concurrence équitable. Le bras de fer, souvent marqué par des affrontements sur le terrain, reflète un manque de clarté juridique dans le secteur.
Pour l'instant, le chauffeur de taxi reste incarcéré à la prison locale d'Ain Sebaa, dans l'attente de son procès. La manifestation prévue jeudi pourrait marquer un tournant dans ce conflit qui, au-delà des échanges musclés, met en jeu l'avenir du transport public au Maroc.