La rougeole, connue localement sous le nom de Bouhamroun, sème l’inquiétude dans le nord du Maroc. Depuis trois mois, la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma est en proie à une flambée de cas. Au moins 448 patients ont nécessité une prise en charge médicale cette année, selon les données des directions provinciales de la santé.
Le bilan humain est lourd : huit décès ont été confirmés, dont cinq à l’hôpital universitaire Mohammed VI de Tanger, selon Hespress. Les provinces de Chefchaouen et de Tétouan ont également enregistré des décès, tandis que d’autres zones, comme Larache et Ouezzane, rapportent plusieurs cas sans issue fatale pour le moment.
Une propagation rapide et préoccupante
Entre octobre et décembre, les cas de rougeole n’ont cessé d’augmenter : 115 en octobre, 113 en novembre, et 104 en décembre. Les provinces reculées comme Chefchaouen signalent des centaines d’infections chez les enfants, exacerbées par les déplacements massifs des vacances scolaires.
Selon des professionnels de santé, la vitesse de propagation de la rougeole dans cette région dépasse celle du Covid-19. Ils attribuent cette recrudescence à un retard de vaccination accumulé et à une méfiance croissante envers les campagnes vaccinales, héritée de la pandémie.
Une mobilisation sanitaire en cours
Face à cette situation, le ministère de la Santé intensifie ses efforts avec des campagnes de rattrapage vaccinal pour les enfants non immunisés. Les autorités exhortent les familles à s’assurer que leurs enfants reçoivent les doses nécessaires, rappelant que la vaccination reste le moyen le plus efficace de prévenir les complications graves.
Les experts appellent également à restaurer la confiance dans la vaccination et à sensibiliser les citoyens sur l’importance de ce geste. « La négligence vaccinale est un facteur clé dans cette crise », mettent-ils en garde dans une déclaration à Hespress.
Les autorités sanitaires redoublent d’efforts pour contenir l’épidémie et éviter d’autres pertes humaines. Dans un contexte où la rougeole continue de se propager rapidement, l’urgence est de renforcer la prévention, accélérer les vaccinations et sensibiliser davantage la population.
