Le programme d’amnistie fiscale instauré par la loi de finances 2024 a atteint un seuil inattendu : 100 milliards de dirhams d’avoirs régularisés, selon les dernières données au 1er janvier 2025. En seulement 24 heures, les déclarations ont explosé, passant de 50 à 100 milliards de dirhams, avec 60 milliards déposés en cash dans les banques et 40 milliards affectés à des acquisitions immobilières ou à des apports en comptes courants d’associés.
Cette opération, qui inclut une contribution libératoire de 5 %, devrait rapporter près de 5 milliards de dirhams au Trésor en recettes fiscales. Un apport conséquent, qui alimentera le budget général de l’État pour 2025.
Ce montant, vingt fois supérieur à celui enregistré lors de l’amnistie de 2020, illustre une reprise de confiance entre les grandes fortunes et l’administration fiscale. Il représente également près d’un quart du cash en circulation au Maroc, estimé à 425 milliards de dirhams.
Alors que la Direction générale des impôts (DGI) s’attendait à un objectif de 60 milliards de dirhams pour cette opération, le résultat dépasse largement les prévisions. Ce succès reflète la mobilisation des contribuables aisés, qui ont choisi de réintégrer leurs fonds dans le système bancaire, contribuant ainsi à la formalisation de l’économie.
Au-delà des recettes fiscales, cette amnistie marque une évolution dans la relation entre les citoyens et l’administration fiscale. En instaurant un cadre transparent et incitatif, le gouvernement semble avoir convaincu les contribuables de jouer le jeu, notamment en intégrant des sommes importantes auparavant hors du circuit officiel.
