Dans plusieurs quartiers de la capitale économique, les mokaddems et les caïds, agissant sous couverture, traquent les revendeurs secrets de moutons. Les animaux saisis, souvent dépourvus du sceau sanitaire de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), n’avaient subi aucun contrôle vétérinaire avant d’être mis en vente pour l’abattage.
La campagne, menée sous l’impulsion d’une circulaire ferme émanant du ministère de l’Intérieur, vise à faire respecter l’interdiction totale des célébrations liées à l’Aïd al-Adha cette année. Jeudi soir, une opération spectaculaire a permis la saisie d’environ 18 moutons dans un garage secret au quartier Derb Ghallef.
Malgré l’appel solennel du roi Mohammed VI invitant les citoyens à renoncer au sacrifice, par souci d’alléger les dépenses familiales et de protéger le cheptel national, de nombreux Marocains ont persisté à acheter moutons, viande, abats et triperie. Une demande qui a d’ailleurs fait grimper les prix à des niveaux jamais vus, alimentant un marché parallèle effervescent malgré les interdictions.
Pourtant, face à cette interdiction, un marché noir prospère. Les prix explosent, alimentés par une forte demande malgré les appels au civisme. La fermeté affichée par les autorités laisse présager de nouvelles opérations dans les jours à venir, alors que le Royaume cherche à concilier tradition, santé publique et impératifs économiques.
