Le cas de Doualem, un influenceur algérien suivi par 180.000 abonnés sur TikTok, a pris une tournure diplomatique inattendue. Expulsé de France jeudi après la diffusion d’une vidéo appelant à la violence, il a été renvoyé en Algérie. Mais à son arrivée, les autorités algériennes ont refusé de l’accueillir, déclenchant un imbroglio aux multiples implications politiques et judiciaires. Retour sur une affaire qui suscite des remous des deux côtés de la Méditerranée.
Un aller simple… et retour immédiat
Doualem, influenceur algérien suivi par 180 000 abonnés sur TikTok, a été expulsé jeudi de France après la diffusion d’une vidéo controversée appelant à la violence. Mais à son arrivée à Alger, les autorités algériennes ont refusé de l’accueillir, le déclarant « interdit de territoire ». Renvoyé en France dans la soirée, cette expulsion-avortée a été confirmée par le ministère de l’Intérieur, provoquant des interrogations sur ses implications diplomatiques.
Interpellé dimanche à Montpellier, Doualem avait été signalé pour des propos jugés violents et antisémites diffusés sur TikTok. La vidéo en question incitait à « tuer, laisser souffrir », selon le parquet de Montpellier. L’enquête avait rapidement conduit à son arrestation au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale, mobilisant les forces de l’ordre et les magistrats.
Une affaire au cœur des tensions
La gestion de l’expulsion de Doualem intervient dans un contexte de relations déjà tendues entre Paris et Alger. Ces derniers jours, d’autres influenceurs franco-algériens avaient été appréhendés pour des propos similaires, tandis qu’un écrivain franco-algérien arrêté à Alger suscite également des frictions entre les deux pays.
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avait salué l’arrestation de Doualem sur X (ex-Twitter), affirmant qu’aucun appel à la haine ne serait toléré. Cependant, le refus des autorités algériennes de l’accueillir soulève des questions. « Ce retour forcé reflète un durcissement des postures diplomatiques », selon une source proche du dossier.
Une conférence de presse est prévue ce vendredi pour éclaircir les raisons du rejet de Doualem par l’Algérie. Cette affaire, au croisement de la sécurité nationale et des relations internationales, illustre une fois de plus la complexité des liens entre Paris et Alger, où chaque geste est interprété sous le prisme d’un passif historique toujours brûlant.