L’un des axes majeurs de cette réforme repose sur l’expansion des infrastructures hospitalières. À ce jour, le Maroc enregistre la construction, l’extension ou la réhabilitation de six centres hospitaliers universitaires, ainsi que la modernisation de 79 hôpitaux provinciaux et régionaux. Cette refonte du paysage hospitalier doit permettre d’améliorer la capacité d’accueil des établissements publics, avec une augmentation de 11 338 nouveaux lits. Ces efforts s’inscrivent dans une volonté de désengorger les structures existantes et d’améliorer la qualité des soins sur l’ensemble du territoire.
Au-delà des infrastructures, la réforme du système de santé passe aussi par un renforcement de la gouvernance. Deux structures ont été mises en place : la Haute Autorité de la Santé, chargée de superviser et de contrôler l’action des opérateurs du secteur, et l’Agence marocaine du sang et de ses dérivés, qui vise à améliorer la gestion des stocks et la sécurité des produits sanguins. Ces initiatives traduisent la volonté du gouvernement de structurer le secteur en instaurant des mécanismes plus rigoureux de régulation et de suivi.
Un autre volet essentiel de cette réforme concerne la digitalisation du système de santé. Un système informatique intégré est en cours de mise en place afin d’assurer une meilleure gestion des données médicales et de fluidifier les procédures administratives. Ce projet, qui repose sur une collaboration entre le ministère de la Santé, le ministère de l’Économie et des Finances et la CNSS, devrait permettre une meilleure convergence des efforts et garantir une efficience financière accrue.
Face aux défis de ressources humaines, le gouvernement met également en œuvre un programme ambitieux visant à augmenter les effectifs des professionnels de la santé à l’horizon 2030. Cette stratégie passe notamment par la création de nouvelles facultés de médecine et de pharmacie à Guelmim, Errachidia et Béni-Mellal, ainsi que par une réforme du cursus de formation des médecins et infirmiers. L’objectif est de combler le déficit en personnel médical et d’assurer une offre de soins plus accessible et plus performante à travers le pays.
À travers ces différentes mesures, le gouvernement entend bâtir un système de santé plus solide, plus moderne et plus équitable. Cette réforme, portée par une volonté politique affirmée, s’inscrit dans la dynamique de transformation sociale souhaitée par le Souverain. Toutefois, l’enjeu reste de taille : garantir la mise en œuvre de ces projets dans les délais impartis et répondre efficacement aux attentes croissantes des citoyens en matière de soins et de prise en charge médicale.