Pedro Sánchez s’apprête à fouler, lundi, le sol de Melilla pour une visite marquante. Ce déplacement, rapporté par plusieurs médias locaux, intervient dans un contexte particulier : ce sera sa première venue dans l’enclave espagnole depuis la réouverture des douanes commerciales avec le Maroc, un dossier hautement sensible dans les relations bilatérales.
L’objet officiel du voyage : l’inauguration du nouvel hôpital universitaire, un projet vieux de 19 ans, initié en 2005 sous l’ère Zapatero. Si l’établissement a ouvert partiellement ses portes cette semaine, offrant ses premières consultations externes, plusieurs services clés — lits d’hospitalisation, unité de soins intensifs, urgences — restent encore inaccessibles.
Cette visite s’inscrit dans le sillage du déplacement de Sánchez à Ceuta et Melilla en mars 2022, juste après le revirement de Madrid sur le Sahara occidental, qui avait apaisé les tensions avec Rabat. Mais elle ne fait pas l’unanimité.
Le Parti populaire, principal parti d’opposition, dénonce une opération de communication. La sénatrice de Melilla, Isabel Moreno, a fustigé une « mise en scène politique », accusant Sánchez de venir simplement « couper le ruban » pour la photo, alors que l’hôpital n’est pas pleinement opérationnel.
Au-delà de l’inauguration, cette visite reste hautement symbolique : elle renforce la visibilité politique de Melilla dans un moment où les relations maroco-espagnoles, malgré les avancées récentes, restent surveillées de près.
