À l’heure où le Maroc prépare l’accueil de la Coupe du Monde 2030, le Centre marocain pour la citoyenneté sonde l’état du civisme dans le pays. L’enquête, menée entre février et mars 2025 auprès de 1.173 participants, dresse un constat sans appel : les Marocains adhèrent aux valeurs de respect et de discipline, mais peinent à les incarner dans l’espace public.
Près de 73,5 % des sondés se disent insatisfaits du respect de la propreté. Sur les routes, 60,9 % dénoncent l’indiscipline des conducteurs et piétons. La ponctualité, elle, est pointée du doigt par 60,7 %. Dans les transports, les comportements sont jugés problématiques par plus d’un sondé sur deux.
Le rapport éclaire aussi des zones plus sensibles : 52,2 % jugent insuffisant le respect envers les femmes, 44,4 % critiquent les relations de voisinage, et 42,8 % regrettent le manque de politesse dans les interactions quotidiennes.
Côté institutions, le désaveu est marqué : 52,9 % des participants estiment que l’État n’agit pas assez pour renforcer le civisme, et 45,2 % jugent les initiatives existantes trop limitées.
Le Mondial, un levier pour changer ?
L’organisation de la Coupe du Monde 2030 est perçue comme une opportunité : 22,7 % pensent qu’elle pourrait améliorer les comportements civiques, 36,7 % attendent un effet modéré, mais 32,9 % restent sceptiques.
Les inquiétudes sont réelles : hausse des prix, agressivité commerciale, accumulation des déchets, mendicité infantile, toilettes publiques dégradées, taxis hors-la-loi, services de santé insuffisants, harcèlement des femmes… Autant de points noirs qui, selon les Marocains, pourraient nuire à l’image du pays lors de l’événement.
Les solutions ?
Trois leviers dominent : la famille (80 %), l’école (59,7 %) et le respect strict de la loi (54,9 %). Le rapport appelle à un effort coordonné pour aligner les valeurs partagées avec les pratiques réelles, en s’appuyant sur l’éducation, l’action publique et la responsabilité individuelle.
Le compte à rebours est lancé. Pour briller en 2030, le Maroc doit relever un défi majeur : prouver que le civisme n’est pas qu’un slogan, mais une réalité vécue au quotidien.