Le Raja Club Athletic s’apprête à tourner une page décisive de son histoire. Réuni samedi 24 mai, le Conseil consultatif du club a présenté aux adhérents un projet inédit : activer la société sportive RAJA SA et y accueillir un investisseur institutionnel. Objectif ? Transformer un club rongé par l’instabilité en une structure moderne et compétitive.
Ce projet, mûri depuis deux ans, bénéficie du soutien de la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) et des autorités de Casablanca. Il répond aux Hautes Directives Royales issues du message adressé par le Roi Mohammed VI lors du débat sportif de Skhirat en 2008, appelant à moderniser la gouvernance des clubs et à diversifier leurs financements.
Un plan solide, des chiffres clairs
Le projet repose sur une évaluation précise :
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Actifs bruts (joueurs, marque, académie) : 510 millions de dirhams
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Passif (dettes) : 130 millions de dirhams
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Valeur nette transférée à RAJA SA (hors académie, qui reste propriété de l’association) : 100 millions de dirhams
Pour lancer la société, le capital passera de 300.000 à 250 millions de dirhams. L’association Raja injectera ses 100 millions d’actifs, et l’investisseur apportera 150 millions sur trois saisons. Résultat : une répartition de 60 % pour l’investisseur et 40 % pour l’association.
Un contrat de gestion définira les mécanismes de fonctionnement, les durées et les flux financiers, dans le strict respect de la loi 30-09 sur l’éducation physique et le sport.
Vers un Raja institutionnalisé
Ce partenariat ambitionne de stabiliser la gouvernance, professionnaliser la gestion, et renforcer la compétitivité du Raja au Maroc, en Afrique et à l’international. Ce serait une première nationale : jamais un club marocain n’a ouvert son capital à un investisseur institutionnel.
Une assemblée générale de l’association Raja sera convoquée dans les prochains jours pour valider ce projet, présenter les rapports moral et financier de la saison, et élire un nouveau bureau chargé de piloter la transition et de préparer les documents juridiques.
Le Conseil consultatif a salué le soutien de Faouzi Lekjaa, président de la FRMF, des autorités de Casablanca et des dirigeants de l’investisseur partenaire. Tous voient dans cette mutation une chance unique pour sortir le club de sa crise et en faire un modèle régional de professionnalisme et de rigueur.