Face aux effets de la sécheresse et à la pression sur le secteur de l’élevage, le gouvernement marocain active un nouveau programme de soutien pour reconstituer le cheptel national. Annoncé mardi 10 juin par le ministre de l’Agriculture Ahmed El Bouari à la Chambre des conseillers, ce dispositif repose sur cinq axes majeurs et vise à pérenniser l’élevage national dans un esprit de durabilité.
Ce programme vient s’ajouter aux mesures déjà mises en œuvre, en s’appuyant sur l’impact favorable des dernières précipitations. Il cible en priorité les éleveurs vulnérables, en combinant allégement de la dette, subvention de l’alimentation animale, campagnes sanitaires et accompagnement technique.
Premier axe du plan : la restructuration des dettes contractées par les éleveurs. Environ 50 000 bénéficiaires sont concernés. Pour les dettes inférieures à 100 000 dirhams, 50 % du montant (principal et intérêts) seront annulés. Une remise partielle est également prévue pour les dettes comprises entre 100 000 et 200 000 dirhams. Au-delà, un rééchelonnement sera appliqué, avec exonération des pénalités de retard. L’État prendra en charge un coût global estimé à 700 millions de dirhams.
Le second axe concerne la subvention directe des aliments pour bétail. Le prix de l’orge sera fixé à 1,5 dirham/kg pour un volume plafonné à 7 millions de quintaux. Les aliments composés pour ovins et caprins seront proposés à 2 dirhams/kg, sur un volume équivalent. Ce volet absorbera à lui seul 2,5 milliards de dirhams.
Un troisième axe met l’accent sur l’identification et la protection des femelles reproductrices. Chaque animal identifié et non abattu ouvrira droit à une aide de 400 dirhams, dans le but de renforcer la base du cheptel reproducteur national. Cette mesure s’inscrit dans une logique de durabilité et de régénération du cheptel.
En parallèle, une vaste campagne de vaccination et de prévention est prévue, visant 17 millions de têtes d’ovins et de caprins. Elle mobilisera 150 millions de dirhams. Enfin, un accompagnement technique sera proposé aux éleveurs, via des programmes de conseil, d’amélioration génétique et d’insémination artificielle, pour un budget de 50 millions de dirhams.
Le programme mobilisera un total de 3 milliards de dirhams d’ici fin 2025. Une enveloppe complémentaire de 3,2 milliards est déjà prévue pour l’année 2026, en soutien aux éleveurs ayant préservé leurs reproductrices. Le ministère entend ainsi répondre aux Hautes Orientations Royales en assurant un équilibre durable entre appui direct, résilience du secteur et sécurité alimentaire.
