Le cessez-le-feu entré en vigueur en début de semaine a mis un terme aux affrontements ouverts entre Israël et l’Iran, mais sans refermer les plaies. Le conflit, marqué par des frappes ciblées sur les installations nucléaires iraniennes et la mort de figures militaires de haut rang, continue de faire des vagues sur les scènes diplomatique et sécuritaire. Entre déclarations triomphalistes, soupçons d’exagération et tensions persistantes, les jours qui suivent la trêve ne ressemblent en rien à une sortie de crise.
Ce que dit Washington, ce que dit le terrain
À Washington, la version officielle est tranchée. Le président Donald Trump parle d’une “destruction totale” des sites nucléaires iraniens, affirmant que les frappes du week-end ont reculé le programme iranien de plusieurs décennies. Même ton du côté israélien, où l’armée évoque un “coup dur” porté aux capacités nucléaires de Téhéran.
Mais sur le terrain, les faits peinent à confirmer ces déclarations. Selon un document classé du renseignement américain, cité par plusieurs médias, les frappes auraient seulement retardé le programme de quelques mois. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) se montre prudente : elle réclame un accès aux sites touchés, jugeant toute estimation prématurée.
Réplique diplomatique à Téhéran
En réponse, le Parlement iranien a voté la suspension de la coopération avec l’AIEA, accusant l’agence de partialité après son silence sur les attaques. Le président du Parlement, Mohammad Bagher Ghalibaf, a dénoncé une “perte de crédibilité internationale” de l’organisme.
Cette mesure doit encore être validée par le Conseil des Gardiens, mais marque un tournant : Téhéran choisit la rupture face à ce qu’il considère comme une complicité tacite des instances internationales.
Une guerre qui ne dit pas son nom
Sur le plan symbolique, les autorités iraniennes préparent des funérailles nationales pour les “martyrs” tombés au combat. Une cérémonie est prévue jeudi en l’honneur du général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, tué dès le premier jour des affrontements.
À Tel-Aviv, la riposte ne se limite pas aux armes. Le ministre des Affaires étrangères Israël Katz a officiellement désigné la Banque centrale iranienne comme “organisation terroriste”, une mesure sans précédent dans le bras de fer économique entre les deux pays.
Un cessez-le-feu, mais pas d’apaisement
Si les armes se sont tues, le conflit reste actif sur le front diplomatique et stratégique. Le bilan réel des frappes reste flou, la situation instable, et le spectre d’une reprise des tensions plane toujours.
La guerre semble avoir changé de forme, pas de nature. Le calme est revenu, mais les lignes de fracture, elles, sont encore vives.