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Mawazine 2025 : Abdelhalim Hafez ressuscité… la justice et la famille crient au scandale

Par EL BARHRASSI Meryem -le

Mawazine 2025 : Abdelhalim Hafez ressuscité… la justice et la famille crient au scandale
Le concert en hologramme d’Abdelhalim Hafez, projeté le 23 juin à Rabat dans le cadre du Festival Mawazine, a déclenché une vive controverse. Entre accusations de défiguration numérique et litige autour des droits d’exploitation, l’affaire prend désormais un tournant judiciaire.

Ce devait être un moment fort de Mawazine 2025. Ce fut l’élément déclencheur d’un contentieux international. Le 23 juin, le Théâtre Mohammed V de Rabat accueillait un concert en hologramme du chanteur Abdelhalim Hafez, icône de la chanson arabe. Mais le spectacle, salué par le public sur place, a aussitôt suscité l’indignation de la famille de l’artiste et d’une société détentrice de ses droits d’image.

 

Le communiqué de la famille Hafez est sans appel : elle dénonce une représentation jugée dégradante, dénonçant une apparence caricaturale, des défauts techniques, et une image “défigurée” du chanteur. L’hologramme, selon ses proches, aurait transformé l’artiste en “clown en costume jaune”, provoquant moqueries et colère sur les réseaux sociaux.

 

Qui avait le droit de faire revivre Halim ?

 

Au cœur du conflit : XtendVision Entertainment, société basée à Rabat, qui affirme détenir l’exclusivité mondiale des droits d’exploitation de l’image et de la voix d’Abdelhalim Hafez. Elle avait conçu un projet baptisé « Halim : L’expérience du concert holographique interactif », mêlant technologies 3D, orchestre live et conférence immersive.

 

Ce projet, initialement prévu au Grand Théâtre de Rabat, aurait été déplacé unilatéralement au Théâtre Mohammed V, dans des conditions techniques jugées inadaptées. XtendVision affirme avoir quitté le projet, faute de garanties suffisantes.

 

Un autre producteur, une ancienne licence, un litige ouvert

 

Malgré ce retrait, un concert holographique a tout de même eu lieu. Il a été produit par New Dimension Productions (NDP), société émiratie dont la licence avait été révoquée en 2021 pour manquements aux conditions d’exploitation de l’image de l’artiste.

 

Pour XtendVision, l’utilisation de l’hologramme constitue donc une violation directe de ses droits et de ceux des héritiers. Elle a engagé des procédures judiciaires simultanées au Maroc, en Égypte et aux Émirats arabes unis contre Maroc Cultures, organisateur du festival, et contre NDP. La famille Hafez réclame un million de dollars de dédommagement pour atteinte à l’image de l’artiste disparu.

 

Le flou juridique en question

 

Au-delà du litige, l’affaire met en lumière l’absence de cadre légal clair au Maroc sur l’usage de l’image des artistes décédés. XtendVision appelle à une réforme pour éviter de futures dérives, soulignant l’enjeu éthique de l’exploitation posthume à l’ère du numérique.

 

De leur côté, les organisateurs assurent avoir respecté les procédures légales en vigueur, mais n’ont pas encore produit de documents publics pour en attester.

 

Une réponse artistique à venir

 

 

Pour répondre à la polémique, XtendVision annonce le lancement prochain d’une tournée officielle au Maroc, avec l’accord de la famille Hafez. Des représentations sont prévues à Casablanca, Rabat, Tanger et Marrakech, avec une version complète et autorisée du spectacle.

 

Une manière de réhabiliter l’image du “Rossignol brun” et de rappeler que la technologie ne doit jamais faire écran au respect dû à un héritage artistique.


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