Le 28 juin devait clore en beauté cette 20ᵉ édition anniversaire du Festival Mawazine. Il a surtout laissé un goût amer. La musique, elle, était bien là. Le public aussi. Mais l’organisation, elle, a vacillé.
Au Théâtre Mohammed V, la grande Majda El Roumi a chanté dans une salle comble… sans la presse. De nombreux journalistes accrédités, présents chaque soir, se sont vus refuser l’accès à l’un des concerts les plus attendus. Pourquoi distribuer des accréditations si c’est pour bloquer les portes le soir du final ? Un silence étrange a accompagné cette exclusion.
À quelques kilomètres de là, sur la scène de l’OLM Souissi, ElGrande Toto a attiré une foule gigantesque. Un record. Une marée humaine qui a forcé les forces de l’ordre à fermer les accès, provoquant chaos et frustration. De nombreux spectateurs – et journalistes – ont été bloqués loin du spectacle. Certaines routes ont été coupées, les bouchons interminables. Deux heures pour rejoindre une scène. Deux heures pour un concert qu’on n’a, parfois, jamais atteint.
Sur la scène Nahda, l’attente autour de Sherine s’est soldée par un malaise. Playback quasi intégral, son défaillant, émotion absente. Malgré l’engouement du public, l’instant tant espéré s’est éteint dans une impression de performance bâclée.
Oui, Mawazine reste un événement majeur. Oui, il attire, il brille, il vibre. Mais un festival de cette ampleur doit se penser comme une expérience globale. Le public, les artistes, mais aussi les médias, doivent pouvoir vivre l’événement dans les meilleures conditions. Car l’image du festival, c’est aussi celle qu’en reflète la presse. Et c’est, surtout, celle que retient le public.
Mawazine 2025 a su écrire de belles pages. Il serait dommage que la dernière soit déchirée.