À l’ouverture d’une conférence internationale consacrée au rôle des douanes dans la lutte contre le trafic des biens culturels, le ministre de la Culture, Mohamed Mehdi Bensaid, a affirmé que le Maroc ne reste pas les bras croisés. À Rabat, il a dressé le tableau des mesures déployées pour protéger ce qu’il décrit comme « la mémoire vivante des civilisations ».
Au cœur de la stratégie : le renforcement du cadre juridique, à travers une nouvelle loi alignée sur la convention de l’UNESCO de 1970. Le ministre a également insisté sur la numérisation et le recensement systématique des biens culturels, qualifiés de « première ligne de défense » contre les vols et trafics.
Coopération et restitution
Le Maroc multiplie les opérations de restitution grâce à des coopérations bilatérales, notamment avec les États-Unis et le Chili. Des échanges qui, selon Bensaid, s’inscrivent dans une logique globale de protection du patrimoine mondial.
Le ministre a souligné la nécessité de renforcer les capacités des autorités judiciaires et sécuritaires, en misant sur la collaboration avec les institutions internationales. Les marchés noirs, les ventes aux enchères opaques et les réseaux de contrebande sont ainsi dans le viseur d’un dispositif qui entend gagner en efficacité.
Technologies et éducation en renfort
Le Maroc explore aussi de nouvelles pistes. L’intelligence artificielle et la blockchain font désormais partie des outils envisagés pour tracer et sécuriser les objets culturels. Objectif : suivre chaque pièce dès sa source et garantir son authenticité.
Mais la lutte ne se limite pas à la technologie. L’éducation et la sensibilisation des jeunes générations sont appelées à jouer un rôle clé. Pour Bensaid, la défense du patrimoine passe aussi par une culture de la vigilance partagée.