Interpellé au Parlement, le ministre de la Justice n’a pas mâché ses mots. La mendicité sur internet n’a rien d’innocent, selon Abdellatif Ouahbi. Pour lui, il s’agit d’un acte répréhensible, souvent basé sur des récits fabriqués pour tromper les donateurs.
« Les individus qui sollicitent l’argent des citoyens en ligne manipulent les émotions, mentent sur leur situation et tombent ainsi sous le coup de la loi », a-t-il tranché, évoquant également certaines collectes de fonds déguisées, menées par des associations non autorisées.
Outre les sollicitations individuelles, Ouahbi a pointé du doigt des organisations qui, sous couvert de solidarité, enfreignent les règles en vigueur encadrant les actions caritatives.
Le ministre a également alerté sur l’exploitation des enfants à des fins de mendicité. À ce sujet, il a annoncé la création prochaine d’une Agence nationale pour la protection de l’enfance. Le projet de loi, validé en Conseil de gouvernement, sera prochainement examiné par les députés.
Le phénomène n’est pas marginal. En 2007, le Royaume comptait près de 200 000 mendiants. Rien qu’en 2020, 6 128 dossiers ont été traités par les tribunaux, débouchant sur la condamnation de 6 525 personnes.
Pour Ouahbi, le combat contre ce fléau passe aussi par le renforcement des juridictions spécialisées, notamment les tribunaux de la famille, afin de mieux traiter les dossiers liés aux violences, aux divorces ou encore à la protection des mineurs.