Mohamed Boudrika, ex-président du Raja Casablanca et ancien député RNI, a été condamné mardi par le tribunal correctionnel de Aïn Sebaâ à cinq années de prison ferme et 600 000 dirhams d’amende. Il lui est reproché une série de délits : émission de chèques sans provision, usage de faux, escroquerie et obtention illégale de documents administratifs.
L’homme d’affaires, autrefois figure incontournable du foot marocain et du paysage politique local, est aussi interdit d’émettre des chèques pendant une année. Cette peine intervient après son arrestation en juillet 2024 à l’aéroport de Hambourg, en vertu d’un mandat d’arrêt international lancé par les autorités marocaines. Extradé en avril, il a été placé directement en détention.
Le verdict du tribunal s’inscrit dans un enchaînement de procédures judiciaires visant Boudrika. Dans un précédent dossier, il avait été condamné par contumace à un an de prison avec sursis et à une amende de 232 500 dirhams. En janvier 2025, la Cour constitutionnelle l’a également déchu de son mandat parlementaire, mettant fin à sa carrière politique. Il a depuis perdu la présidence de l’arrondissement de Mers Sultan.
Lors de sa dernière comparution, Boudrika a livré un discours empreint d’émotion, se disant “condamné à mort symboliquement” et brisé dans sa carrière. Les plaidoiries de la défense ont tenté de remettre en cause la légitimité de la procédure, contestant l’authenticité d’un document clé sans analyse technique approfondie.
Le parquet a maintenu sa ligne. Il a insisté sur les dangers pour les habitants des immeubles construits sur la base de documents falsifiés, tout en écartant l’idée que la célébrité de l’accusé puisse influencer la justice. “Tous les Marocains sont égaux devant la loi”, a rappelé le représentant du ministère public.
Le jugement est exécutoire mais reste ouvert à l’appel. Le dossier Boudrika pourrait donc connaître de nouveaux rebondissements.