Entre 2012 et début 2025, le marché du travail marocain a connu de profonds changements. Le taux d’activité a reculé de près de 5 points, une baisse alimentée par la dégringolade de la participation en milieu rural. Les femmes sont les plus touchées : leur présence dans l’activité économique est passée de 35,6 % à 18,8 % en douze ans.
Ce retrait s’est accompagné d’un chômage qui s’aggrave dans certaines catégories. Les jeunes de 15 à 24 ans sont particulièrement exposés, avec un taux atteignant 36,7 %. Les femmes (19,4 %) et les diplômés (25,7 %) ne sont pas épargnés.
L’agriculture perd du terrain
Dans le détail, les zones urbaines ont gagné 908 000 emplois entre 2012 et 2024. À l’inverse, le monde rural a perdu 715 000 postes. L’explication : une forte baisse dans l’agriculture, la pêche et la forêt, qui ont vu disparaître plus d’un million d’emplois.
En contrepartie, l’industrie, le BTP et les services ont absorbé plus de 1,2 million de nouveaux postes. Le secteur tertiaire s’impose désormais comme premier pourvoyeur d’emplois dans le pays avec près de 50 % des parts, dépassant l’agriculture tombée à 26,3 %.
Urbanisation confirmée début 2025
La tendance s’est accentuée au premier trimestre 2025. En trois mois, 285 000 emplois ont été créés en milieu urbain. Le rural, lui, perd 3 000 postes sur la même période.
Les services dominent la relance (+216 000), suivis par l’industrie (+83 000) et le BTP (+52 000). L’agriculture poursuit sa chute, avec 72 000 suppressions d’emplois.
Malgré un léger recul du chômage à 13,3 %, les écarts persistent. Les jeunes restent les plus affectés (35,9 %), suivis des femmes (21,2 %) et des diplômés (19,4 %). Autant de signaux d’un marché de l’emploi en tension, traversé par une fracture sociale et générationnelle.