Le nouveau plan d’aménagement soumis ce mardi à la commune urbaine marque un tournant pour Casablanca. Derb Ghallef, célèbre pour ses étals électroniques, ses ateliers et son ambiance unique, cédera sa place à un immense complexe commercial de 72 672 m². Cette transformation, rapportée par Assabah, s’inscrit dans une stratégie de revalorisation urbaine tournée vers la modernité et la fonctionnalité.
Le futur centre commercial sera intégré dans une architecture totalement repensée, en rupture avec les constructions actuelles qui ont façonné l’âme du quartier pendant des décennies. Ce nouvel espace se veut un pôle d’attractivité capable de rivaliser avec les grandes infrastructures commerciales du pays.
Autour du complexe, deux vastes espaces verts sont prévus afin d’aérer le quartier et d’offrir de nouveaux lieux de respiration aux habitants. L’urbanisme futuriste imaginé pour la zone inclut également des routes élargies à 20 mètres, destinées à fluidifier une circulation souvent saturée. L’accès aux parkings a été spécifiquement étudié pour réduire les embouteillages qui paralysent régulièrement les abords du boulevard Anoual, dont certains tronçons seront élargis pour accompagner la transformation.
Si le projet se veut tourné vers l’avenir, il n’oublie pas pour autant la mémoire de Casablanca. Plusieurs immeubles présentant une valeur historique seront préservés et intégrés à la nouvelle configuration. Le secteur concerné, délimité par les boulevards du 9 Avril et Abdelmoumen, devra finaliser sa mutation avant le Mondial 2030, une échéance stratégique qui met la ville sous pression renouvelée.
La réussite de cette transformation dépend toutefois de plusieurs défis majeurs. Les procédures d’expropriation, nécessaires pour récupérer les terrains appartenant au domaine communal, devront être accélérées. Le dialogue avec les 3 000 commerçants et artisans de Derb Ghallef, directement impactés, constitue également un enjeu central. Pour beaucoup d’entre eux, ce lieu n’est pas seulement un espace de travail mais un véritable écosystème économique et social.
La modernisation de Derb Ghallef, symbole populaire de Casablanca, ouvre donc un débat entre progrès urbanistique et préservation des identités locales. Reste à savoir si ce chantier colossal saura concilier les ambitions de la capitale économique et les réalités humaines qui font la richesse de ce marché mythique.


