Au moment où le monde se réjouissait à l’idée des fêtes de fin d’année en famille, Omicron a changé la donne en entraînant une fois de plus la suspension des voyages internationaux dans plusieurs pays, au détriment des économies fortement dépendantes du tourisme.
En effet, l'embellie qu'a connue le secteur du tourisme au cours du quatrième trimestre de 2021, avec une hausse du nombre de personnes prévoyant des vacances à l’étranger, a été rapidement bridée par l'émergence du nouveau variant de la COVID-19, le 26 novembre dernier en Afrique du Sud.
Ainsi, Israël a été le premier pays à fermer complètement ses frontières. Le Maroc, le Japon et d'autres pays ont fait de même. Pour leur part, les Etats-Unis, les pays de l'Union européenne, et le Royaume-Uni ont opté pour une suspension des vols à destination et en provenance de certains pays, principalement en Afrique australe.
Pourtant, plusieurs pays européens, asiatiques et ailleurs avaient déjà signalé des cas d’Omicron et, au 9 décembre, il avait été détecté dans au moins 20 états dans le pays de l’oncle Sam. L’impact économique de ces restrictions peut s’avérer dévastateur. Avant l’entrée en scène d'Omicron, les pertes subies par l'industrie touristique mondiale étaient déjà estimées à 1.600 milliards de dollars en 2021.
L'impact d'Omicron devrait aggraver ces pertes déjà colossales. Les interdictions de voyager imposées par l'UE, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont figé les trois plus grands marchés étrangers de l'Afrique du Sud, juste au moment de la saison où de nombreux vacanciers recherchent le soleil et le temps clément dans ce pays d'Afrique australe. Outre les répercussions économiques de la découverte d’Omicron, les restrictions visant à limiter sa propagation ont également laissé de nombreux voyageurs en rade. Pour remédier à cette problématique, certains pays ont dû rétablir des vols de rapatriement d'urgence pour les ressortissants étrangers.
Jusqu'à présent, les effets sur la demande de voyage ont largement dépendu de la destination. Si le variant Delta avait déjà provoqué une baisse des voyages internationaux, celle-ci s'est encore accentuée depuis l'arrivée d'Omicron. Toutefois, aux Etats-Unis, les voyages intérieurs semblent enregistrer un bond.
De nombreux voyageurs interrogés ont affirmé qu'ils n’envisageaient pas de modifier leurs projets de voyage pour les vacances de fin d’année. En effet, dans les destinations de tourisme d'hiver les plus populaires comme Miami, en Floride, de nombreux hôtels et locations Airbnb sont entièrement réservés.
Que réserve la prochaine année pour le secteur ? En raison du flou qui entoure ce nouveau variant, une réponse claire ne semble pas possible pour le moment. En effet, les scientifiques ignorent pour l’instant si Omicron provoque des cas plus graves de la maladie ou s’il est résistant aux vaccins disponibles sur le marché.
Qualifiant d’étroitement liés les voyages et les niveaux de vaccination quand il est question de transmissibilité du virus, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré qu'il y a encore une forte probabilité qu'Omicron se propage dans le monde.
Cependant, elle a recommandé de garder les frontières ouvertes. De même, l’Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies (OMT) s’est également opposée à des restrictions globales sur les voyages et a plutôt préconisé de "trouver un équilibre entre les préoccupations de santé publique et le maintien intact de la ligne de vie du tourisme".
Si les perspectives pour le tourisme en 2022 restent incertaines, en attendant, les Etats-Unis ont mis en place des exigences de voyage plus strictes à compter du 6 décembre, notamment un test PCR négatif effectué dans la journée précédant le départ de tous les voyageurs entrant dans le pays, qu'ils soient ressortissants américains ou non, et quel que soit leur statut vaccinal.
