La variole du singe fait ses premières victimes hors Afrique

La variole du singe fait ses premières victimes hors Afrique
Source : OMS/AFP
12/08/2022 09:00

La variole du singe a causé pour la première fois des décès en dehors de la région africaine, dont deux en Espagne, un au Brésil et un en Inde,vient d'annoncer l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Par ailleurs, les symptômes et les modes de transmission se précisent, selon les professionnels de santé.

"Pour la première fois, des décès dus à la variole du singe ont été signalés dans des pays autres que la Région africaine, en Espagne (deux décès), au Brésil (un décès) et en Inde (un décès)", a indiqué l'agence sanitaire de l'ONU, dans son dernier rapport épidémiologique sur la maladie.

Dans deux cas, les décès ont été liés à une encéphalite virale et certains patients présentaient des conditions immunodépressives sous-jacentes, précise la même source, notant qu'au total, onze décès ont eu lieu à l’international.  Dans le monde, depuis début mai, près de 28.000 cas ont été détectés. La maladie est désormais présente dans 89 pays/territoires des six Régions de l’OMS. Il s’agit d’une hausse de près de 75% des nouvelles infections. 

"Depuis le 25 juillet, 11.798 nouveaux cas et six nouveaux décès ont été signalés", détaille l’OMS, relevant que 14 nouveaux pays ont déclaré des cas. Au cours des sept derniers jours, 42 pays ont signalé une augmentation du nombre hebdomadaire de cas, poursuit l'Agence onusienne, notant que la plus forte hausse a été signalée au Brésil. Selon l’OMS, la majorité des cas signalés au cours des quatre dernières semaines se trouvent en Europe (53%), suivie par la Région des Amériques (46 %). 

Comment se transmet la variole du singe? 

Trois mois après le début de l'épidémie, près de 28.000 cas sont confirmés dans le monde et de premiers décès commencent à être signalés. Dans ce contexte, il est essentiel de mieux connaître la maladie pour mieux la combattre.  Quel est le profil des malades?  La variole du singe est certes connue depuis plusieurs décennies dans une dizaine de pays africains. Mais l'épidémie actuelle présente de nombreuses particularités, dont la première est le profil des malades. 

Il s'agit principalement d'hommes adultes et entretenant des rapports homosexuels, par contraste avec ce qui était observé en Afrique, où la maladie frappe notamment beaucoup d'enfants.  Ces dernières semaines, trois études, publiées dans les principales revues médicales de référence - le British Medical Journal (BMJ), le Lancet et le New England Journal of Medicine (NEJM) -, ont dressé un tableau clinique de l'épidémie actuelle, même s'il ne s'agit que de travaux précoces et réalisés à partir de quelques centaines de cas.

Elles confirment que la maladie touche essentiellement les hommes ayant des relations homosexuelles. Dans chaque étude, ils représentent presque la totalité des patients.  Comment se transmet la maladie?  La prédominance de ce profil n'est pas une surprise car, largement documentée par de premières observations, elle a largement orienté les préconisations des autorités sanitaires. 

Elle conduit surtout à une autre question. Puisque le point commun des patients touche pour l'heure à leur activité sexuelle, la maladie se transmet-elle par cette dernière?  Le sujet est sensible car certains spécialistes de santé publique craignent de stigmatiser les personnes homosexuelles en ciblant leurs rapports sexuels. 

Mais les récentes études sont claires. "Notre travail appuie l'idée qu'un contact corporel pendant l'activité sexuelle constitue le mécanisme dominant de transmission de la variole du singe" dans l'épidémie actuelle, résume l'étude du Lancet, réalisée dans plusieurs hôpitaux espagnols.

Cette conclusion se base notamment sur le fait que la charge virale était bien plus élevée dans les lésions cutanées des patients que dans leur appareil respiratoire.  L'observation semble donc battre en brèche l'idée, avancée par certains chercheurs, que la transmission par voie aérienne jouerait également un rôle important dans les contaminations.  Cela ne signifie pas pour autant que la maladie se transmet par le sperme. L'hypothèse n'est pas exclue mais les recherches actuelles sont loin de la prouver.

Recherche
Newsletter
Conformément à la loi 09-08, vous disposez d’un droit d’accès, de rectification et d’opposition au traitement de vos données personnelles.
Ce traitement a été autorisé par la CNDP sous le n° D-W-343/2017

*: champ obligatoire

Météo Plus

En bref Voir plus

Les articles les plus lus

Buzz

En poursuivant votre navigation sur notre site internet, vous acceptez que des cookies soient placés sur votre terminal. Ces cookies sont utilisés pour faciliter votre navigation, vous proposer des offres adaptées et permettre l'élaboration de statistiques. Pour obtenir plus d'informations sur les cookies, vous pouvez consulter notre Notice légale

Restez informé. Acceptez-vous de recevoir nos notifications ?