Le coup d'envoi de la saison de chasse 2022-2023 a été donné officiellement hier dimanche à Benslimane, par le gouverneur de la province de Benslimane, Samir Elyazidi ainsi que le directeur général de l'Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF), Abderrahim Houmi.
Le lancement de la saison de chasse a été marqué par la présentation de données sur la chasse au Maroc liées au nombre des praticiens qui s'élève à 80.000 inscrits dans le cadre de 2000 associations.
"Pour garantir la bonne marche de cette saison de chasse, l'Agence Nationale des Eaux et Forêts a programmé plusieurs actions dont la conclusion et le renouvellement de contrats de location au profit des associations et des sociétés de chasse touristique et l'adoption de mesures organisationnelles approuvées par le conseil supérieur de la chasse", explique-t-on du côté de l'ANEF, précisant que l'Agence a, de même, mobilisé ses unités pour assurer la signalisation des espaces protégés.
Et d'ajouter : "Il a de même été procédé à la conception et la publication des cartes des zones ouvertes à la pratique de la chasse via le site internet de l'Agence". A cette occasion, le directeur général de l'Agence Nationale des Eaux et Forêts a procédé au lancement de l'application de ce service (ANEF CHASSEURS) qui peut être téléchargée directement via le site de l'Agence. "La première version de cette application permet aux utilisateurs d'avoir les informations dont ils ont besoin", fait-on savoir de même source.
"La mise en place de l'Agence Nationale des Eaux et Forêts et l'adoption de la nouvelle stratégie "Les forêts du Maroc 2020/2030) permettront de renforcer le secteur forestier dans le cadre d'une dynamique de développement durable qui préserve les équilibres écologiques", a déclaré, lors de cette ouverture officielle, Abderrahim Houmi, qui n'a pas manqué de mettre l'accent, sur l'importance de l'adhésion de tous les chasseurs aux plans de développement de ce secteur.
Et d'insister sur la nécessité de respecter les mesures organisationnelles dictées à ce niveau, particulièrement celles liées au nombre de gibier chassé chaque jour et le respect des espaces protégés.
"L’Ifrane de la Chaouia. Telle a été Benslimane autrefois. Et c’est ce qu’elle peut et doit être à nouveau, même si elle est passée sous la coupe de Casablanca-Settat", estiment plusieurs observateurs, affirmant que c’est chose possible grâce aux particularités de la province, que ce soit du côté de son microclimat ou de son potentiel en matière de tourisme vert, balnéaire, montagnard et forestier permettant l'alpinisme, les randonnées, la pêche ou encore la chasse...
En parlant de chasse, Zouhair Mohamed, chef de la Division des Affaires Rurales au niveau de la province de Benslimane, nous énumère: "Par l’importance de la couverture végétale et la disponibilité en eau, le gibier est dans un biotope favorable pour sa conservation et son développement. Il faut savoir que le quart de la province est constitué de forêts avec une superficie de l’ordre de 57.392 ha. Ce secteur vient en 2e place après l’agriculture dans le mode d’utilisation du sol et ses formations végétales très diversifiées du genre: chêne-liège, thuya de Berbérie, oléastre, jujubier, Tizgha, etc.»
Sur ce registre, des chasseurs natifs de la région et qui ont blanchi sous le harnais à Benslimane nous ont expliqué que le Département des Eaux et Forêts appuie et encourage le recours à la chasse organisée par la politique d’amodiations du droit de chasse à des associations ou des sociétés de chasse sur la base d’un cahier des charges qui définit les actions et mesures à mettre en place pour l’amélioration cynégétique des terrains amodiés, notant qu’au Maroc c’est réparti comme suit: chasse touristique (32%), chasse associative (18%) et 50% pour la chasse dominante qui est pratiquée dans les territoires ouverts à tous les chasseurs (chasse dite banale).
«Ce loisir est pratiqué actuellement par plus de 80.000 chasseurs nationaux et près de 3.000 touristes cynégètes étrangers», rapportent-ils, soutenant que le secteur cynégétique revêt actuellement une place de choix sur les plans socio-économique, culturel et récréatif.
Et d’estimer que la chasse est non seulement une pratique de gestion rationnelle des populations de gibier, mais également un outil de développement local dans la mesure où plusieurs secteurs parallèles tirent profit de cette activité, notamment les équipements de chasse, les armuriers, le transport, l’hôtellerie, la restauration et les unités de production de gibiers d’élevage, etc.
"Elle contribue également au développement régional et local et à l’amélioration des recettes de l’État à travers : un poids économique du secteur estimé à un milliards DH durant une saison de chasse ainsi qu'un investissement annuel moyen réalisé par les amodiataires du droit de chasse qui est estimé à 30 millions de dirhams dont 30 % réservé à l’effort de repeuplement des territoires de chasse, dans le but d’assurer le développement de certaines espèces de gibier", soulignent-ils.
Quant aux sites intéressants pour la chasse, les locaux conseillent, entre autres, le Lac Oued El Maleh dans la Commune Fedalate; la Forêt Oeud N’Fifikh dans la Commune Al Mansouria ; la Forêt Oeud Cherrat dans la Commune Cherrat ou encore la Forêt Khatouat Limitrophe des trois provinces : Settat, Khouribga et Benslimane.
C'est ainsi que l’ouverture générale de la chasse qui a eu lieu hier, dimanche 02 octobre, ne concerne que les principales espèces de gibier, en attendant la chasse de la tourterelle qui ne sera ouverte que le 15 juillet 2023.
Meyssoune Belmaza
