Les premières acclamations résonnent dès que Slimane entre sur scène. Il ne dit rien. Il chante. Hymne à l’amour s’élève dans la salle. Le silence devient écoute. L’émotion, immédiate.
Pour sa première apparition au Maroc, l’artiste français choisit l’intensité. Sa voix, chaude et nue, guide le public dans un répertoire intimiste. Un concert sans détour, fait de mots simples, portés par une interprétation directe.
Les titres s’enchaînent : À fleur de toi, Viens on s’aime, Avant toi, Je te donne. La salle les connaît par cœur. Chaque refrain devient chœur. Slimane tend le micro, le public le saisit. Les visages chantent, les corps se lèvent. Sur Tourner la tête ou Ça va ça vient, l’ambiance devient plus festive. Le théâtre se transforme en scène partagée, en lieu de résonance collective.
Slimane ne se contente pas d’enchaîner ses tubes. Il raconte. Il confie. Il revient sur Je suis malade, Résister, ou Des milliers de je t’aime. Trois chansons, trois moments suspendus. Des silences pleins. Des applaudissements longs.
À chaque morceau, il glisse un mot, un regard. Il parle du Maroc, de l’accueil, de la beauté des visages. Il remercie. Il revient à la musique.
La dernière chanson arrive. Mon amour. Elle ne clôt pas seulement un concert, elle prolonge un lien. Slimane la chante comme on s’adresse à quelqu’un qu’on ne veut pas quitter. Le public se lève une dernière fois. Les mains battent la mesure. Les applaudissements montent. Slimane s’incline, visiblement touché. C’est terminé, mais personne ne bouge.
Révélé en 2016 par The Voice, Slimane s’est imposé comme l’une des voix les plus sensibles de la scène francophone. Auteur, compositeur et interprète, il puise dans ses blessures pour écrire des refrains qui parlent à tous.
À Mawazine, il a trouvé un nouveau public. Ou plutôt, un public qui l’attendait déjà.
