Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a surpris en annonçant l'annulation de ses projets de visite en Israël, critiquant vivement la réaction des puissances occidentales face à la guerre en cours à Gaza. Cette décision intervient après une première rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou en septembre.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclenché un revirement diplomatique spectaculaire en annonçant mercredi l'annulation de ses projets de visite en Israël. Devant le Parlement turc, le chef de l'État a évoqué son espoir initial de renforcer les relations entre la Turquie et Israël, après une rencontre historique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou en septembre à New York.
Erdogan: Un accord brisé
Pourtant, dans un discours enflammé, Erdogan a déclaré que la visite en Israël n'aurait pas lieu, accusant Netanyahou d'abus de confiance. Il a déploré la violence des représailles israéliennes à Gaza en réponse à l'attaque du Hamas le 7 octobre, affirmant que "l'armée israélienne se conduisait avec une telle inhumanité" et refusant de qualifier le Hamas de groupe terroriste. Au milieu d'une assemblée de députés scandant "À bas Israël," Erdogan a également dénoncé l'incapacité des puissances occidentales à mettre fin au conflit.
Hamas : Libérateurs ou terroristes ?
Erdogan a noté l'absence de réaction de la part de ces puissances, qui ont récemment mobilisé l'opinion publique en faveur de l'Ukraine, face aux "massacres à Gaza". Il a qualifié leur inaction d'hypocrisie flagrante. Le président turc a ensuite appelé à la création d'un État palestinien indépendant et à la tenue d'une conférence entre Israël et les Palestiniens, proposant que la Turquie serve de "garant" à tout accord futur.
Critiques envers l'ONU
Erdogan a également critiqué le Conseil de sécurité des Nations unies pour son rôle dans la crise à Gaza, l'accusant de partialité et d'aggraver la situation. Il a également accusé l'ONU de causer des "torts majeurs" à sa réputation en ne parvenant pas à négocier un cessez-le-feu rapide pour éviter les pertes civiles.
Rassemblement de soutien à la Palestine
Le président turc a radicalement changé de ton après avoir appelé à la retenue au début du conflit, passant à des accusations de "génocide" après une frappe sur un hôpital de Gaza, qu'il a immédiatement attribuée à Israël.
Erdogan, à la tête d'un pays majoritairement musulman et en faveur de la cause palestinienne, participera samedi à un rassemblement en soutien à la Palestine organisé par son parti islamo-conservateur, l'AKP, sur l'ancien aéroport Atatürk d'Istanbul.