Des mesures drastiques pour assurer l'approvisionnement en eau et l'irrigation en réponse aux défis climatiques ont été annoncées.
Dans un effort pour surmonter la crise aiguë de la pénurie d'eau au Maroc, le Ministre de l'Équipement et de l'Eau, M. Nizar Baraka, a annoncé une série de mesures d'urgence visant à garantir l'approvisionnement en eau tant en milieu urbain que rural. Ces initiatives, conçues pour répondre aux besoins essentiels de la population et à l'irrigation des terres, font partie d'un programme concerté en collaboration avec le ministère de l'Agriculture.
Dans une interview accordée au quotidien "Le Matin" publié ce jeudi 7 février, M. Baraka souligne l'accélération des projets visant à mobiliser les ressources en eau, conventionnelles et non conventionnelles, en réponse aux orientations du Roi Mohammed VI. Ces mesures interviennent à un moment critique de l'année hydrologique 2023-2024, caractérisée par l'impact sévère des changements climatiques sur la disponibilité des ressources en eau et le niveau de stockage des barrages.
Parmi les solutions adoptées, le ministre met en avant le recours croissant au dessalement de l'eau de mer pour approvisionner les villes côtières. Cette stratégie permet de libérer les eaux des barrages pour répondre aux besoins en eau potable des zones intérieures et montagneuses, ainsi que pour l'irrigation des périmètres aménagés. De plus, le recyclage des eaux usées épurées est envisagé pour l'arrosage des espaces verts et des terrains de golf, contribuant ainsi à une gestion plus durable des ressources hydriques.
Le ministre souligne également l'importance des transferts d'eau interbassins pour assurer l'approvisionnement en eau potable et l'irrigation. Des projets tels que la mise en place de conduites d'interconnexion, la réalisation de forages, l'équipement de stations monoblocs et l'acquisition de camions citernes sont prévus pour renforcer ces transferts.
En évoquant le Programme national pour l'approvisionnement en eau potable et d'irrigation 2020-2027 (PNAEPI 20-27), M. Baraka souligne son rôle crucial dans l'accélération des investissements, conformément aux Hautes Instructions Royales. Le coût global du programme, initialement estimé à 115,4 milliards de dirhams, a été révisé à la hausse pour atteindre 143 milliards de dirhams.
Concernant l'interconnexion entre les bassins hydrauliques, le ministre insiste sur le caractère solidaire de cette démarche, transférant les eaux inexploitées des régions excédentaires vers celles connaissant une pénurie. Actuellement, le Maroc compte 16 infrastructures de transfert d'eau, avec la possibilité d'entreprendre de nouveaux projets pour répondre aux besoins des régions déficitaires.
En ce qui concerne l'irrigation des terres agricoles, M. Baraka souligne la priorité accordée à la satisfaction des besoins en eau potable et à l'ajustement des allocations d'irrigation en fonction des niveaux de garantie coordonnés avec le département de l'Agriculture. Depuis septembre 2021, 3,5 milliards de mètres cubes ont été alloués à l'irrigation à partir des barrages, représentant plus de la moitié des apports totaux pour la même période, démontrant l'engagement envers un approvisionnement en eau potable stable pour les centres urbains.
