Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien, a de nouveau commis une "erreur" en affichant une carte du Maroc où figure le terme "Sahara occidental". Cette troisième bévue, loin de passer inaperçue, suscite des interrogations au Maroc, pays avec lequel Israël a récemment renforcé ses liens diplomatiques. Alors que Tel-Aviv reconnaît la souveraineté du Royaume sur le Sahara, ces incidents répétés soulèvent des doutes sur les intentions réelles de Netanyahu. Provocation calculée ou maladresse persistante ? La question reste ouverte.
Une "erreur" qui ne passe plus
Lors de sa dernière conférence de presse sur les opérations à Gaza, Netanyahu a montré une carte de la région où le "Sahara occidental" était mentionné sur le territoire marocain. Si l’apparition d’une telle carte a pu sembler anodine au départ, la répétition de cet incident, le troisième du genre, commence à inquiéter. D’autant que le Premier ministre israélien a rapidement qualifié cet acte de simple "erreur d’affichage", comme lors des précédentes occurrences.
Mais cette explication peine à convaincre. Le Maroc, qui maintient une position ferme sur son Sahara, ne peut tolérer de telles "erreurs" venant d’un allié censé reconnaître sa souveraineté. D’ailleurs, ces incidents surviennent à un moment où le Royaume se montre particulièrement critique des actions israéliennes à Gaza, ce qui ajoute une dimension politique à cette affaire.
Répétition ou stratégie calculée ?
Le premier incident s’était produit en octobre 2023, lors d’une rencontre entre Netanyahu et Georgia Meloni, où une carte du Maroc sans le Sahara avait été affichée en arrière-plan. À l’époque, la diplomatie israélienne avait rapidement présenté ses excuses, affirmant qu’il s’agissait d’une carte obsolète. Malgré cela, la colère avait gagné les réseaux sociaux marocains, où beaucoup avaient interprété ce geste comme une provocation délibérée.
Quelques mois plus tard, Netanyahu récidive lors d’une interview sur la chaîne française LCI, brandissant une carte similaire. Une nouvelle fois, Israël avait plaidé l'erreur technique, mais le doute commençait à s'installer. Pourquoi un allié, ayant officiellement reconnu la souveraineté du Maroc sur son Sahara, se trompait-il à répétition sur une question aussi sensible ?
Tensions diplomatiques : simple maladresse ou pression dissimulée ?
La position du Maroc sur la question palestinienne, en particulier son soutien ferme aux droits des Palestiniens, pourrait être un facteur aggravant dans ces incidents. Malgré sa participation aux Accords d’Abraham, le Royaume n’a jamais cessé d’exprimer son désaccord face aux violences israéliennes à Gaza. Pour certains observateurs, ces "erreurs" à répétition pourraient être une manière pour Netanyahu d’envoyer un message à Rabat, jouant sur une ligne diplomatique floue.
Quoi qu'il en soit, les excuses officielles israéliennes semblent de plus en plus insuffisantes face à une opinion publique marocaine agacée. Alors que les relations diplomatiques entre les deux pays se renforcent, cette série d’incidents pourrait créer des frictions supplémentaires.